À peine les lampions éteints sur le 27e sommet Afrique-France, dont ils avaient juré par tous les saints du ciel d’endeuiller, ceux qui ont fait le pari de faire échec à la résilience et au renouveau tant vantés dans le concert des nations post crise, ont choisi ce mercredi 18 janvier pour perpétrer, dans la glorieuse cité des Askia, un immonde coup d’éclat. Le lâche et traître attentat kamikaze commis contre le siège du MOC à Gao, dans la foulée du 56e Anniversaire de notre armée et de la commémoration du massacre d’Aguel’Hoc, n’est pas sans mobile vengeur et sans objectif planifié.

Pour ceux dont toute la stratégie de sabotage du sommet a été enraillée et tous les attentats déjoués grâce à la vigilance et la vaillance de nos forces spéciales, ici à Bamako et à l’intérieur du pays, l’attaque kamikaze traîtresse de la Cité Martyr de Gao entrait dans la logique de la vendetta. Représailles et vindicte contre une nation dont la résilience et le relèvement en si peu de temps est brandie comme l’Exemple à suivre. Représailles et vindicte contre un pays, pour une fois uni, soudé et debout, comme un seul homme, a réussi l’exploit d’organiser un sommet qui fera date dans les annales des relations Afrique-France. Avec une participation record de soixante délégations officielles, dont 35 conduites par des Chefs d’État.
En réussissant à commettre lâchement une boucherie peu glorieuse, contre le Mali et ses enfants, ces terroristes connus en leur projet et en leur désespoir à dompter le vaillant peuple du Mali, prouvent a posteriori l’échec de leur ambition macabre. Parce que faute de triompher face à la vaillance et la vigilance de nos forces que le monde entier a vues déterminées tout au long du sommet, ils ont choisi la pire des voies de la gloire : la lâcheté, l’action kamikaze.
Le coup est dur. La douleur est insondable dans chaque famille malienne. Notre peuple pleure. Avec la Cité résistante de Gao, il pleure dans la dignité, ramasse et enterre ses fils. Unis dans l’épreuve et dans le deuil, notre ne faiblira pas à l’image de son premier serviteur et répond à la lâcheté par sa détermination résolue de triompher.
En effet, l’objectif est aussi pour des lâches qui ont attaqué hier de semer la confusion et le doute sur le redressement, le professionnalisme et la montée en puissance progressive de notre armée. Frappant comme ils ont fait, les terroristes veulent nous prouver qu’ils peuvent vaincre. Par quel moyen ? Le moyen du désespoir parce qu’ils n’ont pas le courage d’affronter nos hommes qui les ont défaits à tous les coups depuis plusieurs mois. Notamment à l’occasion du sommet.
La volonté et la stratégie de déconstruction cultivées à la serve de l’obscurantisme et du fanatisme, aidé (il faut le dire aussi) par le négativisme et le défaitisme entretenus, se heurteront à la farouche détermination de notre peuple à vivre unis, réconcilié et solidaire, dans une même foi et une ambition partagée de liberté, de dignité et fierté d’être Malien.
Ce Mali de fraternité, de volonté, d’abnégation, de résilience, de résistance à l’image de Gao, ne cédera pas ni un pouce à la terreur ni une once à sa dignité. Victimes, tous autant qu’elles sont, sont de cet ADN de fierté d’appartenir à une Nation dont le seul tort est de refuser de s’aplatir, de continuer à résister face au narco-terrorisme et au narco-djihadisme.
Oui, Monsieur le président, vous avez raison. Raison de dire, comme chaque Malien en les veines duquel coule cette fierté, qu’ils vont perdre. Ils vont perdre parce qu’ils ont frappé la mauvaise cible, le Mali et singulière Gao, la résistante. Ils vont perdre parce que cette nation, digne héritière de qui elle est, ne courbera pas l’échine : plutôt la mort que la honte.
Gloire à ces dignes fils tombés au service de la patrie. La Nation reconnaissante vous salue et vous rend l’hommage aux braves.
Il est de notre honneur à tous, au-delà de cet hommage, de veiller en gardien intraitable sur la mémoire, et de ceux qui sont tombés et qui tomberont avant la victoire totale, et de notre Nation qui nous convie tous à l’unisson.
Le Mali a été. Le Mali est. Le Mali sera.
Ça peut être, peut-être long, mais nous gagnerons. Unis et solidaires, vite, nous triompherons.

Par El Hadji Sambi TOURÉ

Source: info-matin