Tel est le coût global du plan de relance du secteur privé malien très éprouvé en raison de la crise sécuritaire et institutionnelle que le pays traverse. C’est pourquoi en prélude à la conférence des amis du Mali prévue mai prochain à Bruxelles, le secteur privé a initié samedi au patronat, un atelier préparatoire à l’intention du monde des affaires. C’était en présence du ministre délégué au budget, Marimpa Samoura et de nombreux opérateurs économiques et des partenaires.
Au cours de cette rencontre, le ministre délégué au budget d’annoncer qu’il faut 61 milliards pour relancer le secteur privé. Ce coût, a -t-il dit, repose sur un certain nombre de critères à savoir le renforcement des activités des entreprises en difficulté, le redémarrage des entreprises en cessation d’activités, la restauration de la situation financière des entreprises en activité, le renforcement des exploitations familiales agricoles et la restauration du secteur de l’énergie et de l’eau. S’y ajoutent la reprise de la construction du nouvel aérogare de Bamako-Sénou, la création d’une société de location de matériels pour les opérateurs du BTP et la mise en œuvre effective du projet d’appui au secteur privé (PASP). Le désir du gouvernement, précise Marimpa Samoura, est de voir cette relance traduite en réalité par le respect des engagements pris par toutes les parties impliquées dans la reconstruction du tissu économique.
Raison de plus pour le président du patronat malien Mamadou Sidibé d’indiquer la très forte implication du secteur privé pour une sortie rapide de cette situation de crise.
En effet, en plus de l’examen au cours de ce mois à la primature sur les résultats des travaux de la commission mixte Etat-secteur privé, le patronat est largement impliqué dans les travaux de la commission » relance de l’économie » du comité de suivi du plan d’action de la feuille de route.
Toutefois, pour relever les défis, des mesures immédiates doivent être prises pour créer un environnement favorable à la relance de l’économie. Il s’agit, entre autres, de la sécurité des personnes et des biens, de la stabilité politique, de la résorption des retards de paiement de la dette intérieure due aux entreprises, du retour des banques dans les régions du nord du Mali, de l’indemnisation des opérateurs économiques victimes de la crise.
Le représentant de l’Union européenne, Peterus Ustubs a affirmé l’accompagnement de l’UE aux côtés du Mali. L’UE qui a salué les progrès accomplis dans l’exécution de la feuille de route s’est dite prête à augmenter de manière substantielle son assistance financière et technique en vue de l’organisation d’élections libres, crédibles, inclusives et transparentes.
L’UE s’est en outre dite convaincue que la sécurité et la stabilité à long terme du Mali dépendra également de la relance d’une dynamique de développement en insistant sur le rôle crucial que le patronat doit jouer pour cette relance et la restauration de condition socio économique favorable à la stabilité.
Pour un environnement des affaires propice, l’existence d’opportunités d’investissements et d’échanges tant au niveau national et international sont nécessaires, précise l’UE. Laquelle se prépare à annoncer les détails d’un ensemble d’actions d’appui à la relance du développement au Mali à travers un appui budgétaire. Cet appui aura pour objectif de soutenir les progrès des autorités maliennes dans la mise en œuvre des objectifs fixés par la feuille de route. Ainsi que d’un plan national pour la relance durable du Mali 2013-2014.
Notons que plus de cent pays et organisations sont attendus à la conférence des amis du Mali à Bruxelles le 15 mai prochain.
Abdoulaye DIARRA