Elles sont venues narguer la République du Mali en portant fièrement les couleurs de l’azawad dans une salle du Mémorial Modibo Keita, le père de l’indépendance, en présence des ministres d’Etat.
Il s’agissait des femmes de Kidal invitées pour prendre part aux assises des femmes pour la paix au Mali, visant à promouvoir la paix, le dialogue social et la réconciliation en vue du respect de la vie et de la dignité de chaque être humain. Celles-ci, à l’ouverture des travaux, présidée par le ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Mme Traoré Oumou Touré le samedi dernier, portaient les écharpes de l’Azawad aux épaules.
Placée sous le haut parrainage de la Première dame de la République, la cérémonie, s’est déroulée en présence du maire de la commune III, Mme Djiré Mariam Diallo, de la Représentante spéciale adjointe du secrétaire général des Nations unies, Mme Mbaranga Gasarabwe. Etaient également présents l’ancien ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Zahabi Ould Sidi Mohamed, des membres du gouvernement, des ambassadeurs et de nombreux participants.
Lors de son intervention, des acclamations n’ont pas manqué à l’endroit de la porte-parole des femmes de Kidal, qui accrochait fièrement l’écharpe des couleurs de l’Azawad, de l’épaule gauche au côté droit. Car, ce qui avait des plus importants aux yeux de Oumou Touré et ses partenaires, c’est la participation des femmes de Kidal aux travaux des assises, « peu importe d’autres facteurs ». Pire, ces femmes au nombre d’une vingtaine qui portaient le drapeau de l’Azawad, ont fait des photos avec la ministre de la promotion de femme et plusieurs autres responsables du pays. L’enseignant du lycée français enfin blanchi ?
Il y a quelques mois, un enseignant du lycée français de Bamako a dû quitter le Mali après avoir déclenché une polémique en faisant référence au nord du Mali sous l’appellation contestée d’« Azawad » dans un devoir donné à ses élèves. Malgré les excuses exprimées par l’ambassade de France, le ministère malien des Affaires étrangères a annoncé lundi 23 octobre dernier dans un communiqué sa décision d’expulser le professeur, intimé de quitter le territoire sous 72h.
Vu que c’est une ministre d’Etat qui cautionne la nouvelle polémique pareille, en acceptant l’exhibition du drapeau de l’Azawad dans son activité, il reste donc à voir si le gouvernement prendra des mesures idoines contre cette pratique qui va même, à l’encontre de la paix et la réconciliation nationale. (photos, ci-dessous)
La rédaction