La gestion de la discipline dans les écoles est devenue un véritable problème à Gao. En effet, les enseignants sont devenus les cibles de la violence des enfants, voire des parents d’élèves.
Selon nos informations, le lundi dernier, un parent d’élève furieux est arrivé à l’école primaire de Gadeyi pour en découdre avec une enseignante qui aurait corrigé sa fille pour l’avoir injuriée. “J’étais en plein cours dans ma classe, des élèves sont venus s’arrêtés à ma fenêtre, lorsque je leur ai demandé de quitter, une fillette parmi eux m’a insultée… », a-t-elle rapporté à Issa Mahamar MAIGA de Mikado.
Après l’avoir corrigée, la maman de la fille est venue proférer des injures graves à l’enseignante. Ensuite, ce son papa qui s’y est rendu pour l’agresser dans sa classe et lui proférer des injures. « Il est allé jusqu’à frapper mon Directeur, si les gens n’étaient pas intervenus, il nous aurait tués. Car, il est retourné le soir avec des armes blanches en disant qu’il va nous tuer…», exprimant un malaise, l’enseignant s’est dite « démoralisée ».
Aujourd’hui, à Gao, les enseignants se disent laisser à leur sort dans un espace scolaire marqué par la violence et déserté par la bonne conduite. Selon Amadou Sokanda, Censeur du lycée Yana Maiga, les élèves viennent avec les téléphones, « malgré qu’on leur demande de ne pas déranger les cours des professeurs, certains d’entre-deux vont jusqu’à visionner les films pornographiques en classe ».
Des films pornographiques visionnés en classe
Par ailleurs, les tenues vestimentaires laissent à désirer. Alors que les filles portent des tenues indécentes (décolletées ou autres…), les garçons avec des coiffures maquisardes, s’habillent en Jeans blessants. “Avant-hier seulement, un cas de racolage a été enregistré devant l’infirmerie ; on a interpellé la petite fille de la 10ème d’une quinzaine d’années et le garçon a fui… », indique M. Sokanda.
Faut-il rappeler que d’autres enfants viennent à l’école quelques peu hors d’eux-mêmes, suite à la consommation de la drogue, de l’alcool, et des comprimés, dit-t-il. M. Sokanda dénonce aussi la démission des parents dans le rôle de premier éducateur, toute chose qui démoralise le corps enseignant.
Il ajoute : « Nous ne voyons les parents d’élèves que deux fois dans l’année, à la rentrée, et à la fermeture lorsqu’ils sont interpellés ». Des violences multiformes répétées contre les enseignants sont régulièrement rapportées dans nos écoles. En effet, l’abandon des bonnes mères et l’impunité semblent être les principales causes.
La rédaction