Ils ont commis l’acte à deux, mais il s’est retrouvé seul à la barre face aux jurés. Le verdict a été sans appel pour lui
« Vol qualifié et détention illégale d’arme à feu » : C’est l’infraction pour laquelle MBS a été inculpé devant la Cour d’assises pour s’expliquer et se défendre afin d’échapper à la rigueur de la loi en l’espèce. à la suite de son audience, il n’a pas été convainquant face aux juges. Conséquences, le jeune homme, âgé d’une vingtaine d’années, seulement au moment des faits, a été condamné à la réclusion à perpétuité.
Les faits qui ont conduit le garçon devant la Cour d’assises remontent à octobre 2019. M.N est un jeune couturier connu dans son quartier à Daoudabaougou, en Commune V du District de Bamako, où il a installé également son atelier de couture. à la date sus-indiquée, après une journée de labeur, il a plié ses bagages nuitamment pour retourner chez lui auprès des siens.
Mais il savait tout, cette nuit là, sauf qu’un malheur le guettait dans un coin de rue du quartier. Au moment précis où il s’apprêtait à fermer son atelier de couture, il fait un constat désagréable. Deux inconnus sont arrivés à moto, comme tombés du ciel pour se garer à côté de lui.
Le couturier a constaté que les deux visiteurs nocturnes étaient armés, mais il n’a pas paniqué. Ces deux bandits identifiés plus tard comme MBS et son compagnon et complice SD dit « Yoll », lui ont tout de suite enjoint l’ordre de leur remettre son téléphone portable et la clé de sa moto.
MBS voyant qu’ils avaient l’air très menaçant et surtout armés, n’a pas pris le risque de s’opposer à leur demande. Sans broncher, il a calmement obtempéré. Le cœur meurtri, il leur a remis la clé de sa moto et son téléphone portable. Puis, les deux malfrats ont démarré sous ses yeux pour disparaître dans les ruelles faiblement éclairées et vides du quartier.
L’action s’est déroulée aux environs de 2 heures du matin. Le couturier a pris son mal en patience. Il s’est débrouillé pour rentrer chez lui complètement dépité, en attendant que le jour se lève.
Très tôt le matin, sans perdre la moindre seconde, il s’est présenté au commissariat de police du 4è arrondissement pour déposer sa plainte contre X. Les limiers se sont chargés de la suite.
Les éléments de la Brigade de recherches ont traqué les malfrats durant quelques semaines. à la suite d’enquêtes rondement menées, ils ont mis la main sur le nommé MBS. Quant à son complice et compagnon SD alias « Yoll », il a eu les échos de l’arrestation de son compagnon et en ainsi saisi l’occasion pour prendre la poudre d’escampette.
Il est, jusqu’à ce jour, resté introuvable.
à la suite des enquêtes préliminaires, les policiers ont diligenté la procédure pour envoyer MBS au parquet du tribunal de la Commune V. Là, les juges ont décidé de l’ouverture d’une information judiciaire aux termes de laquelle le jeune homme a été poursuivi pour l’infraction criminelle citée plus haut.
D’où sa comparution, seul en Cour d’assises pour qu’il réponde de l’acte qu’il avait posé avec un complice.
À l’audience, à la barre, le jeune homme donnait l’impression de minimiser la portée de son acte. C’’est l’une des raisons pour laquelle, il n’a pas cherché à faire traîner les débats.
Sans tergiverser, le garçon a reconnu les faits à la virgule près tels qu’ils sont ressortis de l‘arrêt de renvoi. Ses explications ont, à la limite, édifié le parquet qui ne cherchait qu’à le charger. Ainsi, le ministère public, dans son rôle de défenseur des citoyens a enfoncé le clou et a requis son maintien dans les liens de l’accusation sans lui accorder la moindre circonstance atténuante.
Mais malgré tout, c’est cette faveur que l’avocat de l’inculpé a plaidée au profit de son client. Il ne pouvait en être autrement du moment où ce dernier avait reconnu les faits sans ambages.
La Cour a suivi le parquet dans sa logique. Elle a reconnu MBS coupable des faits à lui reprochés, et a écarté toute possibilité de circonstances atténuantes en sa faveur. Se prononçant sur la peine, le parquet a requis « une bonne application de la loi ».
La défense ne s’est pas avouée vaincue. Elle est revenue à la charge et a centré sa plaidoirie sur l’obtention d’une peine minimale au profit de son client. Mais celui-ci n’a pu bénéficier de cette faveur des jurés qui l’ont condamné à la réclusion à perpétuité.
Tamba CAMARA
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RENVOYÉ FAUTE D’EXPERTISE MÉDICALE
Si le nommé MBS a été condamné à la perpétuité à la suite de l‘acte criminel dont il s’est rendu coupable vis-à-vis du jeune couturier, son suivant direct à la barre, AS alias « Clinic » a eu une chance. Du moins pour le moment. La cause.
La Cour a renvoyé son dossier pour une prochaine session faute de certificat d’expertise médicale. Selon l’avocat de ce suspect, au moment où il commettait son infraction, son client se trouvait dans un état d’aliénation psychique, un état proche de la démence. D’où les raisons pour la défense de solliciter un renvoi de l’affaire le temps d’avoir les documents nécessaires, certifiant ce fait.
Courant juillet 2019, à Sokorodji, un quartier de la périphérie de la Commune VI du District de Bamako. Ce jour-là, nuitamment, AS plus connu sous le surnom de « Clinic » s’est introduit dans la chambre de dame R.S pendant que cette dernière dormait avec ses trois enfants.
L’intrus nocturne a aspergé la femme et ses enfants d’essence dans l’intention de les brûler vivants. Bizarrement, il n’avait pas d’allumettes sur lui. Décidé à mettre le feu à ce liquide inflammable, « Clinic » est ressorti de la chambre pour aller chercher des allumettes et accomplir son lugubre projet. C’est ce geste qui a sauvé la femme et ses enfants qui étaient dans les mains de Morphée.
Dans la foulée, avant que le criminel ne retourne avec les allumettes pour parachever son projet criminel, l’alerte a été donnée aux colocataires de la dame. Ainsi, « Clinic » qui a compris qu’il venait d’échouer dans son projet, a préféré s’enfuir.
Dame R.S a mis quelques heures pour rassembler ses idées. Ensuite, elle a rallié le commissariat de police le plus proche où elle a déposé une plainte contre « Clinic ». Celui-ci a été rapidement retrouvé et interpellé.
Son dossier a été renvoyé devant la Cour d’assises.
à l’audience, coup de théâtre : calme, le vieil homme donnait l’impression d’être absent au prétoire. Sans attendre la lecture de l’arrêt de renvoi par la greffière du jour, le conseil de l’inculpé a, d’entrée de jeu, sollicité le renvoi du dossier de son client. L’avocat était convaincu de l’état psychique piteux dans lequel son client se trouvait. Il a invoqué l’absence d’un certificat d’expertise médicale dans le dossier.
Mieux, l’avocat a demandé une mise en liberté du vieil homme qu’il a qualifié de dément, afin que ce dernier rejoigne un centre de santé spécialisé dans le traitement de son cas.
Le ministère public a prêté une oreille attentive à la requête de l’avocat. Mais le parquet a estimé que la situation de l’inculpé ne saurait en aucun cas justifier sa mise en liberté. D’où toute sa ferme volonté de faire juger A.S alias « Clinic », afin de le faire payer de son acte.
Par finir, la Cour a accepté le renvoi du dossier à la prochaine session.
TC
Source : L’ESSOR