Les élus de la nation ont adopté le projet de budget pour l’année prochaine après deux jours de débats animés
Les députés ont adopté, vendredi en début de soirée, par 117 voix pour, 21 contre et 0 abstention, le projet de loi des finances 2016. Cette adoption est intervenue après deux jours de débats souvent jusque tard dans la nuit. Les débats étaient très animés et les séances furent houleuses.
Rappelons que le budget se chiffre en recettes à 1.828,106 milliards de Fcfa et en dépenses à 2.002,873 milliards de Fcfa. Le taux de croissance grimpe à 6% contre 5% l’année dernière, ainsi que le taux d’inflation qui passe à 2,3% contre 1,7% en 2015.
Au titre des recettes dont l’essentiel est réalisé au niveau des services d’assiette, les prévisions des recettes fiscales nettes se chiffrent à 1.309,829 milliards de Fcfa contre 1.082,304 milliards de Fcfa en 2015, soit un taux d’accroissement de 13,54%. Au titre des dépenses, on retient l’accroissement de l’investissement qui concentre à lui seul 37% des dépenses totales.
Sécurité, investissement, infrastructures et bien-être social sont les principaux piliers qui constituent la mise en œuvre du budget national.
Avant son adoption, la discussion générale autour du document a permis aux députés d’interpeller le ministre de l’Economie et des Finances Mamadou Igor Diarra sur plusieurs sujets. Très critiques, les députés de l’opposition n’ont pas manqué de dénoncer des « failles » dans le projet de loi. Ils ont critiqué le caractère obsolète du CSCRP qui constitue le fondement de la mise en œuvre des politiques budgétaires. Ils ont mis à l’index aussi l’absence de schéma national d’aménagement, l’inadéquation entre certaines prévisions et les objectifs visés. Sans surprise, les députés de l’oppotion ont refusé d’accorder leur vote au projet de loi de finance, estimant que le gouvernement manque d’ambition pour l’allocation des ressources nécessaires pour faire face aux problèmes de la sécurité et de la relance économique.
Pour leur part, les élus de la majorité ont jugé ce budget parfaitement en adéquation avec les préoccupations des Maliens, la vision du président de la République Ibrahim Boubacar Keita et de la Déclaration de politique générale du Premier ministre Modibo Keita. Mais ce jugement favorable ne les a pas empêchés de reprocher au ministre Diarra la non réalisation de certains projets pourtant inscrits dans les budgets précédents.
« Ambitieux, juste et objectif, ce budget l’est », a plaidé le ministre de l’Economie et des Finances qui a affiché sa satisfaction après l’adoption du projet de loi de finances. Mamadou Igor Diarra s’est dit satisfait aussi parce que c’est pour la première fois, fera-t-il remarquer, que le budget de notre pays franchit la barre des 2.000 milliards de Fcfa. Cela prouve, ajoutera-t-il, que c’est un budget ambitieux qui accorde plus 500 milliards de Fcfa à l’investissement dans les infrastructures comme l’agriculture et l’éducation.
Avec également le renforcement du dispositif militaro-sécuritaire à travers la mise en œuvre de la Loi d’orientation et de programmation militaire, c’est une véritable bouffée d’oxygène qui sera donnée à l’économie, exppliquera le ministre de l’Economie et des Finances pour qui, il s’agit de se donner les moyens pour traduire de façon budgétaire les ambitions du programme présidentiel.
Mamadou Igor Diarra s’est félicité du fait que la loi de finances 2016 est en phase avec les engagements pris par notre pays avec les partenaires techniques et financiers et les organisations communautaires telles que l’UEMOA et la CEDEAO. Le ministre Diarra a enfin salué les élus de la majortié pour leur soutien. Il a remercié aussi les députés de l’opposition pour avoir émis des critiques qui ne font qu’améliorer la pratique démocratique dans notre pays.
L. ALMOULOUD
Source : Essor