Après l’avoir déjà dit mille fois, on ne cessera de le répéter : le problème des dépôts d’ordures est un véritable casse-tête à la fois pour les populations, les autorités du district de Bamako et même l’État qui est obligé d’intervenir, lorsque la situation dégénère. C’est le cas du dépôt d’ordures de transit Magnambougou Dianéguéla.
Il y a un mois, cette décharge située sur la route qui mène au troisième pont, était à l’origine d’un affrontement entre les forces de l’ordre et des manifestants composés majoritairement de jeunes décidés à attirer l’attention des autorités sur la situation. Leur appel a été entendu et une réponse lui a été apportée.
Le ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable, Ousmane Koné, s’était rendu sur les lieux. En concertation avec les autorités communales, la mairie du district, l’entreprise Ozone et Toguna Industrie, il a entrepris une vaste opération d’évacuation de cet amoncellement d’ordures long de plusieurs dizaines de mètres et constitué du contenu des poubelles du marché, d’une école du quartier et des familles avoisinantes.
Les travaux d’évacuation de cette montagne de détritus entassée autour du terrain de football de Dianéguéla et faisant face à l’école du quartier, suivaient leur cours. Pour mener rapidement à bien l’opération, le ministre Koné avait lancé un SOS aux bonnes volontés. Opérateur économique et président directeur général de l’unique entreprise de dragage du Mali, la Société d’exploitation de sable et de gravier (SESG), Abdine Yattara a répondu favorablement à l’appel du ministre. Depuis le 9 décembre, il a mis à la disposition de l’équipe chargée de l’évacuation des ordures, dirigée par directeur régional de l’assainissement à Bamako, Seydou Ouologuem, 16 camions bennes, deux pelleteuses et deux Bulldozers.
Pour mesurer la progression des travaux, le ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable a visité les lieux jeudi. Ousmane Koné était accompagné du PDG de SESG, Abdine Yattara, du premier adjoint du maire de la Commune VI, Tenemakan Koné, et du directeur des exploitations urbaines d’Ozone Mali, Adama Koné.
« Il y a un mois, il y avait même eu des violences au sujet de cette décharge de transit. J’avais visité le lieu et j’ai compris qu’il fallait faire quelque chose. J’ai lancé un SOS, il y a eu un écho et nous sommes en train de faire ce qui est possible », a résumé le ministre.
« Notre volonté c’est que les décharges de transit puissent être définitivement entretenues de façon régulière pour éviter qu’il y ait accumulation des déchets à un niveau qui échappe au contrôle des autorités communales », a souhaité Ousmane Koné. Il a invité la population à être disciplinée, à respecter le déversement des ordures dans les caissons qui seront déposées après l’évacuation totale du tas d’ordures.
« Je dois tout au Mali. Il m’a élevé. Si je suis ici aujourd’hui et si j’ai des machines, c’est parce que mon pays m’a donné du travail. Aujourd’hui, si je peux donner un coup de main à mon pays, c’est la moindre des choses que de le faire. Je pense que chacun à son niveau doit contribuer à sa façon au développement du Mali », a déclaré Abdine Yattara.
Au passage de notre équipe de reportage, les pelleteuses, les camions bennes deSESG et deux camions bennes d’Ozone Mali s’affairaient à évacuer la colline d’ordures qui dégageait encore de la fumée et une odeur pestilentielle. Pourtant des jeunes jouaient au football sur le terrain contigu et à quelques mètres de là, sur la gauche, des femmes étaient en train d’arroser leurs jardins potagers.
Selon une source interrogée sur place, les déchets enlevés sont transportés vers l’hôtel Olympe de Daoudabougou pour combler une fosse. La même source indique que Abdine Yattara s’est engagé aussi à assister dans quelques jours, une autre opération d’évacuation du dépôt d’ordures, cette fois-ci à Darsalam en Commune III.
S. TANGARA
Source : Essor