Depuis des décennies, le problème de l’assainissement de la ville de Bamako est resté sans solution. Les mairies, les services techniques de l’Etat et le ministère de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable, sont tous en panne de stratégie durable et de ressources nécessaires capables de rendre propre Bamako, soit à travers des Groupements d’intérêts économiques (GIE) ou d’autres initiatives privées.
Le nouveau ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable, Mamadou Samaké, est désormais plongé pieds joints dans ce pétrin au moment où la situation est encore plus compliquée. Dans le District de Bamako, c’est du laisser-faire. Les services de la voirie ont démissionné et les autorités en charges du secteur sont devenues presque sourdes et muettes sans actions concrètes. Quant aux GIE, ils sont au repos forcé. C’est pourquoi, les caniveaux mal ou non curés sont devenus des systèmes de drainage par excellence des eaux usées et des ordures ménagères. Aussi, des rues ont été transformées en espaces d’incinération à ciel ouvert au vu et su des autorités publiques, ainsi que des collectivités.
Dans plusieurs quartiers de la ville, des dépôts de transit d’ordures rivalisent avec le ciel, à l’image de celui de Lafiabougou qui a finalement pris le nom de Kilimandjaro. Pire, les eaux usées de ces différents dépôts de transit sont souvent filtrées et transportées par les eaux de pluie jusqu’au fleuve Niger rendant ainsi son eau presque inutilisable. De même, dans la plupart des marchés de Bamako, les ordures solides et liquides ne sont plus évacuées de matière souhaitable. Cet état de fait est une sérieuse menace pour la santé de la population.
C’est dire que le ministre Mamadou Samaké n’aura pas de recréation, puisqu’il est appelé à gérer cette situation et surtout en cette période pluvieuse. Heureusement, les services de communication du ministère en sont conscients pour avoir précisé au lendemain de la prise de service du nouveau ministre : « La problématique de l’évacuation et du traitement des déchets solides qui préoccupe tous les Bamakois aujourd’hui, ainsi que celle du curage des collecteurs et caniveaux afin de minimiser les risques d’inondation, sont quelques défis que le nouveau ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable devra relever, sans oublier les défis liés au changement climatique ainsi que la gestion durable des ressources halieutiques, de la faune et de la flore.»
Mais, cela ne suffit pas du tout. Les Bamakois souhaiteraient certainement le voir à l’œuvre en faisant encore mieux que son prédécesseur. Pour ce faire, Mamadou Samaké doit s’attaquer rapidement aux défis essentiels qui l’attendent, qui semblent être d’ailleurs très bien connus par ses services de communication.
Ousmane BALLO
Source : Ziré