L’Armée de l’air a soufflé le 6 février, ses 39 bougies. En effet, c’est par l’ordonnance N° 76-19/CMLN du 6 février 1976 que ce corps vit le jour. Le 39è anniversaire a été marqué par l’inauguration d’une stèle à la mémoire des aviateurs morts en mission entre 1975 et 2013. Ce sont 22 aviateurs dont un militaire du rang, des sous-officiers et des officiers qui ont perdu la vie dans des opérations aériennes commandées. Ils étaient pilotes, techniciens et mécaniciens animés de courage et d’abnégation.
La cérémonie d’inauguration de la stèle a eu lieu hier à la Base aérienne 101 de Senou. Elle était présidée par le chef d’état-major de l’armée de l’Air, le colonel-major Souleymane Bamba. C’était en présence du chef d’état-major général adjoint des Armées, le général Didier Dackouo.
Le colonel-major Souleymane Bamba a souligné que la célébration de l’anniversaire de l’Armée de l’air était placée sous le signe de la méditation et de la reconnaissance à l’endroit des personnels navigants et techniques disparus aux commandes de leurs appareils. «Désormais leurs noms sont gravés sur cette stèle en mémoire de leur sacrifice et de leur vaillance pour l’Armée de l’air et pour le Mali. Ils demeureront pour nous, des héros inoubliables et des modèles pour les générations de personnels navigants présents et à venir », a-t-il assuré.
Souleymane Bamba fait l’historique de la création de cette Armée de l’air en expliquant que cette histoire est relativement récente mais riche en événements. L’Armée de l’air évolué en trois étapes distinctes. Au départ, elle était appelée « Aviation militaire » qui se présentait sous une forme embryonnaire très proche techniquement de l’ancienne « Air Mali» et était dépendante de l’Armée de terre de 1964 à 1966. La deuxième étape débuta avec la création du Groupement aérien tactique (GAT) inséré dans les rangs de la 1ère compagnie du Génie militaire dont le commandement revenait au Génie militaire en 1966.
La vision politico-stratégique malienne de cette période a poussé vers la création d’une Armée de l’air forte et autonome. Le jeune corps créé par ordonnance en 1976 était commandé par un de ses pionniers : le capitaine Mamadou Coulibaly aujourd’hui décédé, a indiqué Souleymane Bamba. Notre pays passa ensuite d’une aviation légère à une Armée de l’air dotée d’un état-major, de deux bases aériennes, d’un Groupement de défense antiaérien et d’un « détachement Air ».
Plus tard, en juin 1981, ce « détachement air » de Sévaré fut érigé en base aérienne et un autre « détachement air » fut ouvert à Gao.
Pendant quelques décennies, l’Armée de l’air a volé au rythme de ses appareils aux performances rares dans l’espace aérien régional à l’époque : le DC-3, l’AN-26, les Mig-15, 17, 21, le Mi-2 et 8^ et le Z-9.
Avec ses appareils, l’Armée de l’air assura une participation de qualité aux opérations militaires dont celles de 1985. Ces aéronefs qui ont fait la fierté de notre armée se trouvent actuellement au sol pour diverses raisons. Aujourd’hui, le corps ne dispose que d’aéronefs de reconnaissance de type Tétras.
Malgré ce constat amer, l’avenir de l’Armée de l’air n’est pas compromis, assure Souleymane Bamba en évoquant la Loi d’orientation et de programmation militaires (LOPM) en cours d’adoption à l’Assemblée nationale. En effet, celle-ci prévoit l’équipement de l’Armée de l’air en aéronefs de chasse, de transport, d’observation et en hélicoptères performants adaptés à nos besoins actuels. Toujours selon le colonel-major Bamba, le processus d’acquisition de ces appareils a déjà commencé, et la volonté politique de faire de l’Armée de l’air, le fer de lance des FAMa est plus que jamais affichée.
A. TOURE
source : L Essor