Près d’un mois après la publication du Décret de de la clé de répartition des membres du Conseil National de Transition, les maliens connaissent désormais les femmes et les hommes qui doivent animer les travaux de cette assemblée législative transitoire. Malgré le refus officiel des Etats-majors de la quasi-totalité des partis politiques, notamment du M5-RFP, et des centrales syndicales d’y siéger, de nombreuses personnalités politiques et syndicales sont nommés au CNT. Qui sont-ils et de quel bord politique ou organisationnel proviennent-ils ?
Le parti Yelema s’est officiellement engagé à soutenir la Transition mais avait exclu l’éventualité d’une participation au CNT. Pourtant, le parti de Moussa Mara s’en sort avec t un siège à travers son ex-député Assane Sidibé. L’UM-RDA y siège par la présence de l’ex ministre Racky Talla Diarra. On retrouve aussi au CNT, une ex-député ainsi qu’une ancienne militante de l’Union pour la République et la Démocratie (URD) : Mamadou Hawa Gassama et Habibatou Nagnouma.
L’Ensemble Pour le Mali (EPM), regroupement de partis et d’associations de l’ancienne majorité présidentielle est de ceux qui ont officiellement renoncé au CNT. Pourtant des membres influents de cette ancienne majorité présidentielle y siègent. C’est le cas de Mamadou Diarrassouba, ancien député du Rassemblement pour le Mali (RPM). Idem pour l’ADEMA-PASJ. Le Secrétaire général et le vice de président de ce grand parti Assarid Ag Imbarkaouane et Marimanthia Diarra en sont membres. Ils reconnaissent ne pas être mandatés par leur formation respective. Mais ils soutiennent être démarchés par les autorités de la Transition pour siéger à l’organe législatif. La formation de l’ex-Premier ministre Soumeylou Boubeye Maiga, l’Asma-CFP qui a publiquement annoncé soutenir la Transition politique en cours y est naturellement représentée par Abdine Koumaré, Kadidia Sangaré et Dalla Macalou. L’ADP-Maliba de Badra Aliou Diallo y siège à travers Diadié Bah, 4e vice-président de la 6e législature déchue.
Quid du M5-RFP ? le mouvement sociopolitique à la base de la chute du régime IBK a le plus contesté la clé de répartition des composantes du CNT et a officiellement décliné sa participation. Cependant des figures marquantes du M5-RFP font leur présence au CNT. Ce sont : Nouhoum Sarr, l’imam Oumarou Diarra, Aboubacar Sidiki Fomba ou encore l’activiste Adama Ben Diarra. La CMAS de l’Imam Dicko qui affiche son soutien indéfectible au CNSP et aux Autorités de la Transition est bien représenté. Le versatile Issa Kaou Djim est l’un de ses représentants.
Les groupes armés signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation sont au CNT. Il y a la présence de Moussa Ag Acharatoumane, Secrétaire général du Mouvement pour le salut de l’Azawad (MSA). Mais on note la présence d’Attay Ag Abdallah, porte-parole de la Coalition du peuple pour l’Azawad (CMA). Pourtant sa coalition politique a boudé la session inaugurale et menace de ne pas y siéger si des conditions ne sont pas remplies. Au CNT, on retrouve aussi des notabilités des notabilités du nord du pays. Ce sont : Mohamed Ag Intalla, l’amenokal des Touaregs Ifoghas, président des chefferies traditionnelles et coutumières touarègues du Mali, et Abdoul Majid Ag Mohamed Ahmed Al Ansary dit « Nasser », Chef de la tribu Kel Ansar de Tombouctou.
Les forces armées de sécurité, outre le Colonel Malick Diaw, on retrouve, entre autres, au CNT : le Commissaire Divisionnaire de police, Boubacar Sow, précédemment Commandant de la Brigade Spéciale d’Intervention (BSI) ou encore le Lt/Colonel Oumou Sanogo de la protection civile.
Les syndicalistes Sambou Diadie FOFANA, Adama FOMBA de la synergie des syndicats de l’Education malienne et Hammadoun Amion Guindo, de la Confédération syndicale des travailleurs du Mali (CSTM) n’ont pas boudé le CNT.
Aboubacar B Fofana
Source: Journal Le Pélican