A Bamako, les Institutions de la république et l’ensemble des édifices publics sont sécurisées par des éléments des services de sécurités. Mais le constat général est qu’il est fréquent de les voir s’occuper d’autres choses que leur mission régalienne de sécurisation des personnes et des biens. Dans une banque par exemple, vous les verrez distribuer des tickets aux clients avec arme au dos. Devant les édifices publics, il est fréquent de voir l’agent de sécurité assis au milieu d’une foule pour prendre du thé ou en train de jouer au PMU-Mali, en abandonnant leur arme à même le mur.
Ce laxisme des agents des forces de sécurité est tellement généralisé, qu’il n’est pas rare de voir des agents en service devant des postes de gendarmeries et de commissariats, assis sur une chaise, des portables en main, entrain de naviguer sur les réseaux sociaux. Un tel comportement n’honore point les dames et hommes en uniforme censés sécuriser les personnes et leurs biens dans notre pays. Le pire est que ces porteurs d’uniforme sont le plus souvent la première cible neutralisée en cas d’attaque des bandits. Cela étant dû au fait qu’ils sont toujours surpris.
Pourtant les forces de sécurité doivent faire preuve de plus de professionnalisme face à un ennemi bien averti et motivé. Le braquage de l’agence BDM-SA, située aux 1008 logements, la semaine dernière et celui de l’agence BIM, située à Djelibougou-marché, en 2016, justifient clairement le comportement défaillant des agents de sécurités déployés devants les édifices publics et Institutions de la république.
Face donc à cette situation déplorable qui entache la crédibilité, l’Etat-major Général de la Garde Nationale, à travers le Groupement Territorial du District de Bamako, dans une note de service datée du 03 décembre 2020 a voulu réagir tard que jamais. Cette note de service, tout en mettant en exergue la négligence coupable de certains éléments déployés pour la sécurisation des Institutions de la république et édifices publics, parce que s’adonnant à des pratiques incohérentes, est-on ne peut claire : « Désormais, les consignes particulières seront appliquées et feront l’objet d’une attention particulière et tous contrevenants s’exposeront à des sanctions disciplinaires sévères ».
Il s’agit de : La présence obligatoire d’au minimum deux (02) gardes pour l’ouverture d’une agence ou service de vente, port obligatoire d’armes étant de faction, interdiction formelle de manipuler le téléphone étant de faction, éviter tout attroupement pour des fins de causeries ou de thé autour des postes, etc…Par ailleurs, les autorités civiles auprès desquelles les agents sont déployés sont priées de rapporter au commandement toutes infractions ou mauvais comportements constatés.
Toutefois s’il s’avère que cette décision est salutaire, le commandement doit à son tour tout mettre en œuvre afin que les agents des forces de sécurité soient d’abord en sécurité pour qu’ils puissent mieux protéger les populations et leurs biens.
Tiécoro Doumbia
Source: Journal Le Pélican