Après son transfèrement à la Maison centrale d’arrêt (Mca) de Bamako, le colonel Blonkoro Samaké, dans une correspondance adressée au ministre de la Sécurité et de la Protection civile dont nous avons pu nous procurer une copie, exige la restitution de ses biens saisis par la gendarmerie lors de ses détentions dans les différentes localités de notre pays.
A l’entame, il a présenté ses devoirs au ministre de la Sécurité et de la Protection civile, le Général de brigade Salif Traoré. “Je commence par vous présenter mes devoirs en ayant l’honneur de vous rendre compte que le légaliste, le dérangeur, l’importun civil colonel à la retraite Blonkoro Samaké en détention provisoire est transféré à la MCA sans ses biens”, précise la correspondance.
Il a rappelé que sa détention à Kadiolo, au Camp I, à la MCA, partout ailleurs, c’est pareil. Et de rassurer qu’où qu’il soit, il n’arrêtera jamais de se battre pour l’application des lois de la République, gage du principe de l’égalité et des droits du citoyen. Et de poursuivre que si la garde de ses biens par la gendarmerie se justifiait par sa détention en ce lieu, maintenant qu’il est dans les geôles de la MCA, il exige que lesdits biens lui soient restitués ou mis à la disposition de l’administration de la MCA.
De l’esprit de la correspondance, le colonel Blonkoro Samaké estime qu’il était une patate chaude dans les mains du directeur général de la gendarmerie nationale (Dggn) à laquelle il croit s’être débarrassée, mais c’est en violation de l’aléa 2 de l’article 81 du Statut général des militaires, du mandat de dépôt du 25 décembre 2013 expiré en décembre 2014 ainsi que de l’obligation de restitution des biens d’un détenu au moment de son transfèrement même illégal dans les établissements de détention civile et non dans des locaux disciplinaires civils.
“Compte tenu de l’urgence, de la pression voire du stress le Dggn, Colonel major, signe une lettre en tant que Colonel, s’inflige une sanction statutaire de réduction d’un grade comme stipulé dans l’article 59 du Statut”, a-t-il laissé entendre. Cependant, il a déclaré que son transfèrement n’aura aucun effet négatif sur la marche, le sit-in sur Koulouba, encore moins le Camp I de la gendarmerie que le directeur de la gendarmerie craint tant. À le croire, la Constitution du Mali n’a expressément exclu aucun lieu au peuple pour le droit de manifester.
En réponse à l’une des lettres du directeur de la gendarmerie, Blonkoro précisera qu’il a fait valoir ses droits à la retraite le 31 décembre 2013, contrairement à ce qu’avance le Dggn comme date de sa retraite (depuis décembre 2016). “Conformément à l’article 81 du Statut général des militaires, la qualité militaire de surcroit le grade colonel ne se perd pas pour quelqu’un qui sait lire entre les lignes”, a-t-il souligné.
Après ces rappels, précisions et mises au point à l’endroit du Dggn, le désormais pensionnaire de la MCA exige la restitution intégrale et immédiate de ses biens saisis par la gendarmerie. Ceux-ci sont composés de la somme de 120 000 Fcfa, de 11 téléphones portables et de leurs accessoires.
Par ailleurs, il dira que “les biens du capitaine Amassongo Dolo décédé en détention, le 29 septembre 2016, composés d’un téléviseur et d’autres effets personnels n’ont pas été remis à l’intéressé avant sa mort ou restitués à ses ayants droit”.
“Le civil Colonel Blonkoro Samaké qui a consacré 43 ans de sa vie sur cette terre à l’armée, restera militaire jusqu’à son dernier souffle, n’en déplaise aux vindicatifs”, a-t-il conclu. Boubacar PAÏTAO
Source: Aujourd`hui mali