Depuis bientôt sept ans, l’armée française est engagée au Mali dans la lutte contre le terrorisme. Le combat a commencé le 11 janvier 2013 avec l’opération Serval, dans laquelle 1700 soldats étaient impliqués pour stopper la progression de colonnes jihadistes qui contrôlaient le Nord du pays et pour soutenir les troupes maliennes face aux menaces que constituent Daesh, Al-Qaïda ou Boko Haram.
31 morts depuis le début de l’opération Barkhane
Plus importante opération extérieure de l’armée française, Barkhane supporte un lourd bilan humain avec 31 militaires morts depuis son lancement (et 38 au total depuis 2013 et le lancement de Serval). Parmi les victimes, les treize soldats morts dans la collision entre deux hélicoptères survenue lundi soir en pleine opération contre des djihadistes.
“Ce drame va provoquer les débats habituels autour de la nécessité de rester engagé sur ce territoire”, analyse au micro de BFMTV le professeur de sciences politiques et spécialiste des relations internationales, Frédéric Charillon.
Les députés de La France insoumise ont d’ailleurs demandé ce mardi au gouvernement “d’ouvrir une discussion sérieuse et rationnelle pour envisager les voies de sortie” de la “guerre” au Mali “dont le sens échappe désormais à nombre de nos compatriotes et de Maliens eux-mêmes”, écrit LFI dans un communiqué.
Mais pour le géopolitologue Frédéric Encel, “la France doit rester au Sahel à plusieurs titres. D’abord, parce que c’est le Mali qui nous a appelé officiellement en 2013 à l’aide”, explique-t-il sur notre antenne.
Des ennemis “de plus en plus nombreux”
De plus, “les Etats autour du Mali sont très attachés à la présence de la France dans la région car les terroristes islamistes avaient déjà perpétré des massacres fin 2012 et ils craignent une déstabilisation de la part des réseaux jihadistes”. Enfin, la crédibilité de la France comme puissance se joue au Sahel, selon le géopolitologue.
“Nous sommes les seuls à combattre là-bas au front. Cela pose d’ailleurs la question de la solidarité européenne avec la France dans la région. L’Europe ne conçoit pas que la lutte contre l’islamisme radical est une lutte commune”, regrette Frédéric Encel. Un constat partagé par la géopolitologue, Caroline Galacteros, qui estime que cet événement tragique relance la question de la coopération militaire européenne et avec les Etats-Unis sur cette zone. Et de prévenir: “Nos ennemis sont nombreux
Source BFMTV