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Après les incidents du samedi dernier : L’Etat va-t-il reculer ?

Après les graves incidents du samedi dernier, l’Etat va-t-il reculer dans l’opération de libération des abords des voies publiques, déclenchée le 21 juillet dernier ?

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L’opération de libération des abords des voies publiques, menée par le gouvernement de la République du Mali sous l’égide du Gouverneur du District de Bamako, allait bien jusqu’au 30 juillet dernier. Ce jour-là, de fortes altercations ont opposé les éléments des forces de l’ordre aux occupants des lieux. Des pneus brûlés, des barricades sur les voies publiques, des ordures déversées sur les goudrons, des feux de signalisation brisés, certaines artères de la capitale au niveau du quartier du fleuve, du marché Dabanani et du Centre commercial gardent encore les stigmates de cette violente manifestation qui a permis aux mécontents de cette mesure de s’autoproclamer provisoirement maîtres des lieux.

Selon un témoin, les manifestations ont éclaté  au marché « Dibida »  où les bulldozers ont cassé un kiosque à marchandises. Tout est parti des occupants de ce kiosque, a indiqué ce témoin dont le kiosque a été lui aussi balayé, il y a une semaine environ. Les manifestions se sont vite généralisées dans tous les environnants du grand marché de Bamako. Les éléments des forces de l’ordre ont commencé  à jeter des jets de gaz lacrymogène sur la foule en colère qui parvient à les faire reculer.

Pour être à côté de ses hommes sur le terrain, Mme le Gouverneur du District, Ami Kane, se serait rendue sur les lieux, plus précisément au niveau de l’Assemblée Nationale où elle aurait été encerclée par un groupe de jeunes. Ami Kane n’aura la vie sauve que grâce à son Garde du corps qui a eu  le réflexe de tirer quelques coups de feu en l’air pour disperser ces citoyens en colère.

Au quartier du fleuve, vers 17 heures, des pneus continuaient de brûler en dégageant des fumées. Au carrefour du Vox ou encore « Voxda », la colère des occupants était encore plus violente. En plus des pneus brûlés, ils ont démoli le petit monument construit récemment à l’image du premier Président de la République du Mali, Modibo Kéïta. Au carrefour de l’artisanat, le hangar des policiers a été détruit par les manifestants. Un peu plus loin derrière l’Assemblée nationale, des traces de fumée sont visibles sur le goudron. Déjà, vers 17 heures, les vendeurs ambulants qui avaient quitté les lieux, il y a quelques jours, sont venus réoccuper leurs places. Comme un signe de défiance !

L’opération avait été suspendue dans la journée du samedi. Les éléments des forces de l’ordre (Police et Garde nationale) s’étaient repliés dans la cour de la Mairie du District de Bamako avec le Bulldozer qui rasait tout sur son passage. Entre-temps, quelques responsables de la Chambre du Commerce et d’Industrie du Mali notamment le Président de la délégation du District de Bamako, sont montés au front pour lancer des messages de sensibilisation et de retour au calme.

L’Etat va-t-il reculer ? Rien n’est moins sûr !

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