A l’issue d’une assemblée générale extraordinaire, le syndicat autonome de la magistrature (SAM) et le syndicat libre de la magistrature (SYKLIMA) annonce la fin de la grève illimitée qui a frôlé hier les 100 jours.
Jeudi 1er novembre 2018, à la faveur d’une assemblée générale extraordinaire tenue à la Cour d’Appel de Bamako, les deux syndicats de la magistrature (SAM et SYLIMA) ont pris une résolution pour suspendre la grève illimitée et cela après l’évaluation des parcours de cette grève qui duré environ 100 jours. Cette rencontre était présidée par le président du SAM, Alou Badra Nanacassé, de celui du SILMA, Hady Macky Sall et du porte-parole, Mamoudou Kassogué.
Selon le secrétaire général du Syndicat autonome de la magistrature et porte-parole des deux syndicats, Mamoudou Kassogué, il s’agissait pour les syndicalistes à travers cette assemblée générale de faire le bilan du mouvement. A l’en croire, la suspension du mot d’ordre de grève illimitée, commencée depuis le 25 juillet 2018, intervient après la satisfaction du volet sécuritaire mais aussi de la promesse du président de la République de réserver une meilleure condition de vie et de travail aux magistrats à cause de la spécificité de leur profession.
Les deux syndicats de la magistrature invitent leurs militants à reprendre le travail dès le lundi 5 novembre 2018 à 7h30. Par conséquent, les magistrats engagent le Garde des Sceaux ministre de la Justice et le comité des sages de la magistrature à veiller à la mise en œuvre correcte et diligente des engagements pris.
Excuse publique
Les syndicats ont profité de l’occasion pour présenter leurs excuses au peuple malien et à l’opinion internationale, aux usagers des services publics de la justice pour tous les désagréments causés par la grève. Par ailleurs, le SAM et le SYLIMA ont pris la décision de boycotter l’audience solennelle de la rentrée des Cours et tribunaux prévue pour le 22 novembre 2018 tant que Nouhoum Tapily demeurera président de la cour suprême du Mali.
Des acquis mais aussi des revendications
Pour Alou Badra Nanacassé: “Cette suspension n’est ni due à la réquisition du Premier ministre ni aux exigences du gouvernement, elle a été prise en toute responsabilité. C’est à la suite d’une lecture du milieu ambiant, ce qui s’explique par l’intervention des personnes de bonne volonté et la prise en compte de la souffrance de la population. Ce qui a été obtenue n’est pas négligeable parce que parmi les points inscrits dans les revendications, il y avait les mesures sécuritaires et la relecture de la grille salariale. Pour le premier point, les syndicats ont travaillé avec le gouvernement et ce point est un acquis aujourd’hui parce qu’à l’heure actuelle, l’Etat a proposé 337 éléments composés de gendarmes, de gardes et de policiers pour sécuriser les juridictions. En ce qui concerne le second point, les syndicats s’en tiennent à la promesse du président de la République”.
Il a prévenu qu’en cas de non-respect de ces engagements, les syndicats des magistrats sont prêts à reprendre la grève jusqu’à l’obtention effective des deux points.
Moribafing Camara
Source: L indicateur du renouveau