Les dirigeants du monde entier se réunissent pour un sommet de l`ONU sur le climat visant à donner un nouvel élan aux négociations internationales sur le réchauffement climatique.
Le Mali a fait l’objet vendredi au Conseil de sécurité de l’ONU d’approches divergentes entre Paris et Moscou, qui estiment qu’une “dynamique positive” est en cours pour l’accord de paix de 2015, et les Etats-Unis, qui ont menacé de revoir la configuration de la force onusienne dans le pays.
“J’engage la communauté internationale à maintenir son appui” au Mali, a souligné le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, tout en affirmant voir “de forts risques que la situation dégénère”.
Evoquant le massacre d’Ogossagou, il y a une semaine d’environ cent soixante (160) villageois dans le centre du pays, le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, a appelé “le gouvernement à désarmer les milices qui sèment la terreur” dans cette partie du pays.
Les “progrès” enregistrés dans l’application de l’accord de paix de 2015 sont à “confirmer” et à “inscrire dans la durée”, a-t-il aussi estimé, en évoquant l’hypothèse de “nouvelles sanctions contre ceux qui entravent l’application de l’accord de paix”.
Le ministre français a demandé au Mali d’élaborer “une nouvelle feuille de route” pour ce qu’il reste à accomplir dans l’accord de paix, dont l’application, impossible selon lui sans la force onusienne MINUSMA, bénéficie actuellement d’”une dynamique nouvelle”.
Sur la même ligne, la Russie a évoqué “une dynamique positive”.
Selon l’ONU, des retards ont été pris dans la réforme constitutionnelle, prévue par l’accord de paix, pour créer un Sénat, une Cour des comptes et inscrire la décentralisation dans la Constitution. Le déploiement de services administratifs et de forces de sécurité dans le nord accuse aussi du retard.
Déception américaine
Les Etats-Unis sont “déçus” face “au manque de progrès” au Mali, a affirmé le sous-secrétaire d’Etat aux Affaires politiques, David Hale.
“L’heure n’est pas au renoncement (mais) nous attendons des progrès de taille”, notamment concernant la réforme constitutionnelle, la réintégration dans l’armée de combattants de groupes armés et le fonctionnement de services administratifs dans le Nord, qui ne doit pas être “de pure forme”, a-t-il précisé.
Evoquant le massacre d’il y a une semaine, le responsable américain a souligné que la MINUSMA (14.000 Casques bleus) avait “la responsabilité de la protection des civils dans tout le Mali et pas seulement dans le Nord” du pays.
Dans la perspective du renouvellement du mandat de la MINUSMA en juin, “nous demandons au secrétaire général des options pour adapter la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali (MINUSMA)” si la situation ne s’améliore pas, a-t-il dit.
Dans sa réponse, le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga a mis en garde contre toute réduction de la MINUSMA.
“La menace terroriste continue de s’étendre du Nord au Centre et rend plus compliquée la mise en œuvre de l’accord” de paix, a-t-il dit. “Les initiatives pour réduire le budget, réduire ou reconfigurer le mandat” de la MINUSMA “sont porteuses de risque de remise en cause des acquis fragiles”, a-t-il averti, en réclamant au contraire un “renforcement des capacités” de la force de l’ONU.
“Une réduction des moyens ou des missions de la MINUSMA aura des conséquences extrêmement négatives sur la situation économique” du Mali, “qui aboutira au final au renforcement des groupes terroristes et à une nouvelle dégradation de la situation”, a-t-il insisté.
Trois ans et demi après l’accord de paix de 2015, des zones entières du pays échappent encore au contrôle des forces maliennes, françaises et de l’ONU, régulièrement visées par des attaques meurtrières.
AFP