« Les inégalités de genre représentent l’injustice la plus criante de notre époque et le plus grand défi à relever en termes de droits humains. Mais l’égalité des genres peut aussi apporter des solutions à certains des problèmes les plus épineux de notre temps ». Ces propos sont d’Antonio Guterres à travers la Tribune qu’il a publiée à la veille de la Journée internationale des femmes, célébrée le 8 mars de chaque année.
Bien vrai que partout dans le monde, les femmes ne bénéficient pas des mêmes traitements que les hommes, Antonio Guterres fait comprendre que durant ces dernières décennies, on assiste à un progrès considérable des droits des femmes. Toutefois, il recommande de penser « à l’abolition de lois discriminatoires, ou encore à l’augmentation du nombre de filles qui vont à l’école ». Sur tous les plans de la vie sociale et/ou familiale, le secrétaire général prône le respect des droits des femmes afin d’assurer leur épanouissement.
« Des gouvernements aux conseils d’administration, en passant par les cérémonies prestigieuses de remise de prix, les femmes restent exclues des places de choix. Les dirigeantes et les personnalités publiques subissent harcèlement, menaces et agressions, sur Internet aussi bien qu’ailleurs. L’écart de rémunération n’est que l’un des symptômes de l’écart de pouvoir entre les genres », a-t-il indiqué après avoir précisé que toutes les discriminations auxquelles les femmes sont exposées sont tributaires des siècles de règne du patriarcat. La gent masculine, à l’en croire, est toujours prise comme norme lorsqu’il s’agit d’élaborer des données.
Selon M. Guterres, la gent féminine souffre des siècles de misogynie « qui ont effacé leurs réalisations. On les rabaisse en les accusant d’être hystériques ou instables. On les juge constamment sur leur apparence. On ne cesse d’inventer des mythes et des tabous concernant leurs fonctions corporelles naturelles ».
Les inégalités au travail notamment en termes de rémunération ne passent pas inaperçu aux yeux de M. Guterres, qui estime que les femmes et les filles effectuent plusieurs milliards d’heures non rémunérées. « Si nous voulons parvenir à une mondialisation équitable qui profite à toutes et à tous, nous devons fonder nos politiques sur des données qui tiennent compte de la véritable contribution des femmes », a-t-il recommandé.
Le secrétaire général de l’ONU déplore que cette inégalité soit patente dans le domaine des technologies numériques qui « façonnent les sociétés et les économies du futur ».
« Les guerres qui font rage dans le monde. La violence contre les femmes, l’oppression des civils et les conflits sont directement liés. La façon dont la société traite la moitié féminine de sa population est révélatrice de la façon dont elle traite l’Autre. Même dans les sociétés où règne la paix, de nombreuses femmes sont en danger de mort dans leur propre foyer », précise-t-il avant d’indiquer la présence de cette inégalité dans les secteurs comme le domaine du réchauffement climatique.
Outre cela, M. Guterres explique que : « La représentation politique est la preuve la plus flagrante du déséquilibre des rapports de force. En moyenne dans le monde, les hommes sont trois fois plus nombreux que les femmes à siéger au parlement, mais la présence des femmes est étroitement liée à l’innovation et à l’investissement dans la santé et l’éducation. Ce n’est pas un hasard si les États qui réinventent la réussite économique pour prendre en considération le bien-être et la durabilité sont dirigés par des femmes. »
À l’en croire, « Le monde est en difficulté, et l’égalité des genres est essentielle pour surmonter les obstacles. Les problèmes qui ont été créés par l’homme ne sauraient être réglés que par l’humanité toute entière ».
Fousseni Togola
Source: Journal le Pays- Mali