La cérémonie de lancement de la phase nationale des Assises de la refondation a suscité un engouement chez nos compatriotes. Les délégués sont venus des quatre coins du pays pour participer à cette grande messe. Premier couac : la grande salle du CICB refusait du monde. «Il fallait venir tôt nous étions là depuis 7 heures, mais déjà certains participants commençaient à venir. Vers 9h 30, la salle était remplie, il restait seulement la place des officiels», confie une des nombreuses demoiselles chargées de l’accueil des invités.
Une situation qui a donné du fil à retordre aux agents de sécurité qui s’évertuaient à donner des explications à certains invités. Une salle annexe avec un écran géant a été prévue pour les nombreuses personnes qui n’avaient pas accès à la grande salle, faute de places.
L’organisation d’un tel événement posait un défi majeur pour la commission d’organisation. Elle n’a pas lésiné sur les moyens à la fois sécuritaires et logistiques pour la réussite. Des barrages pour fouiller les invités ont été érigés à plusieurs mètres de l’entrée principale du CICB. L’accès à l’enceinte étant aussi conditionné à la présentation d’une carte d’invitation. Les responsables de la sécurité veillaient au respect scrupuleux de ces consignes.
Des hommes armés étaient visibles à l’entrée et dans certains endroits stratégiques. Tous les corps confondus, chacun à son niveau s’assurait de la quiétude des travaux à son niveau. Un détachement important de policiers veillait au grain. Loin des caméras et des crépitements des appareils photos, ces hommes travaillent au bon déroulement des événements.
«Nous sommes là pour veiller à la sécurité des personnes et au maintien de l’ordre. C’est cela aussi notre travail, nous veillons à cela à chaque grand évènement et pour le moment ça se passe bien aujourd’hui », a indiqué un responsable de sécurité au niveau du détachement de policiers.
Habillé en boubou, turban au tour du cou et chapelet en main, le chérif de Nioro, Cheick Mohamed Ould Hamahoullah dit Bouyé Haïdara, est venu spécialement à Bamako pour l’occasion. Ses disciples se sont mobilisés en masse pour lui réserver un accueil chaleureux devant le CICB.
L’engouement était certain pour ces Assises et il se lisait sur les visages des participants. C’est le cas de Haïballa Ould Hamma, venu de la Région de Mopti. « Je suis très content de l’organisation. J’ai été pour les phases locales dans plusieurs localités dont Mopti, Bandiagara, Douentza et je pense que les Maliens sont engagés pour le changement », explique-t-il.
C’est aussi le sentiment de Moussoudou Oyahité, membre du Mouvement des forces patriotiques venu de Gao.
LA PRESSE AU RENDEZ-VOUS- Comme à son habitude, la presse était au rendez-vous de la cérémonie de lancement des Assises. Les journalistes accouraient pour réaliser les interviews des personnalités. Beaucoup de spécialistes des réseaux sociaux diffusaient en direct. « Je suis venu vers 8h20, mais même là l’accès à la salle était difficile. J’ai vu des gens qui n’ont pas pu rentrer », explique Boubacar Bocoum, jeune journaliste. Il fait partie de ceux qui sont venus tôt et a pu avoir accès à la salle.
D’autres médias ont sorti les gros moyens pour l’occasion. C’est le cas de Studio Tamani «Nous avons déployé 20 journalistes et quatre techniciens pour couvrir largement les Assises nationales de la refondation. En plus de cela, nous avons ajouté deux heures de plus à nos programmes. L’objectif est de sortir de nos studios pour permettre aux Maliens de savoir ce qui se passe aux Assises », souligne Mouhamadou Touré, le rédacteur en chef de Studio Tamani.
Aucun aspect n’a été négligé de la protection des personnes à la riposte contre la Covid-19. Radio accrochée à la tenue, le capitaine sapeur-pompiers Siramady Dembélé, chef du centre de secours de Dravela et du dispositif de la protection civile donne des consignes. Multipliant les appels, il est au four et au moulin. La direction générale de la protection civile de Bamako a déployé à l’occasion deux ambulances médicalisées, deux ambulances simples, un camion d’incendie, un véhicule de transport des troupes avec 30 éléments.
Mohamed TOURÉ
Source : L’ESSOR