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ANNIVERSAIRE DU DECES D’ALI FARKA TOURE: Un silence inhabituel et inconcevable qui interpelle la FAT

7 mars 2006-7 mars 2020 !  Il y a 14 ans disparaissait Ali Farka Touré, «Monsieur le Maire» ou le «Bluesman du Désert» qui a redonné au blues ses racines africaines ! Il s’est éteint à 67 ans à la suite d’un cancer presque généralisé. Cela fait déjà 14 ans que le blues est orphelin de son chantre, que Niafunké est orpheline de son maire et paysan-pilote, que le Mali est orphelin de l’un de ses meilleurs ambassadeurs dans le monde. Né le 31 octobre 1939 à Kanau, Ali Farka Touré s’est éclipsé le 7 mars 2006 à Bamako.

 

La commémoration de l’anniversaire de sa mort est passé inaperçu cette année au Mali. Une première en 14 ans. Et cela au moment où la gestion de la Fondation Ali Farka Touré (FAT, qui planifie d’habitude la commémoration avec d’autres partenaires) a été confiée à un héritier direct, précisément Vieux Farka en tournée (6-21 mars 2020) en ce moment en France, en Suisse et en Italie si le COVID-19 le permet.

Le coordinateur de la FAT, Aly Guindo (qui a eu l’idée d’une Fondation pour perpétuer l’œuvre d’Ali quand son cancer est devenu irréversible), a passé la main à la famille de feu Ali Farka Touré  le 7 mars. Au moment de cette passation, notre inquiétude était que les activités de la Fondation ne pâtissent de cette nouvelle tutelle. Et ce n’est pas parce que Vieux n’est pas compétent ou ne mérite pas de porter cette charge. Mais, c’est surtout une question de disponibilité.

C’est un jeune talent bien lancé sur les traces de ces pères (Toumani Diabaté, Bassékou Kouyaté… Ali Farka Touré) et de son cousin Hamadoun Afel Bocoum. Et dans le showbiz mondial, il faut être un monstre sacré comme Ali Farka Touré pour avoir le choix des dates de ses tournées, donc maîtriser son agenda. Un handicap dont ne souffrait pas Aly Guindo entièrement acquis à la FAT malgré ses nombreuses occupations.

Le temps nous donne malheureusement raison. Ce changement n’a pas été judicieux. Et cela d’autant plus que, en presqu’un an d’exercice, la fondation est redevenue l’ombre d’elle-même incapable de programmer des activités pour perpétuer la mémoire et la gigantesque œuvre d’Ali.  Il est vrai que le gouvernement (à travers le ministère la Culture qui ne doit plus se contenter du portage institutionnel des initiatives lui permettant d’être juste sous les feux des projecteurs), mais il est aussi noble et valorisant de dire que : nous avons pris telles initiatives ou nous avons initié telles activités sans le soutien de l’Etat. Et comme le dit un adage de chez nous, il est facile d’aider à porter une charge que le propriétaire est parvenu à hisser à hauteur de souhait.

Il est vrai que le gouvernement (à travers le ministère de la Culture qui ne doit plus se contenter du portage institutionnel des initiatives lui permettant d’être juste sous les feux des projecteurs), mais il est aussi noble et valorisant de dire que : nous avons pris telles initiatives ou nous avons initié telles activités sans le soutien de l’Etat ! Et comme le dit un adage de chez nous, il est facile d’aider à porter une charge que le propriétaire est parvenu à la hisser à hauteur de souhait.

Ce silence assourdissant est en tout cas inconcevable car l’illustre défunt est l’un des Meilleurs Ambassadeurs auxquels le Mali continue à être identifié à travers le monde. Sans compter son œuvre gigantesque qui va au-delà même de la musique. En effet, en dehors de la scène musicale, Ali Farka Touré est par exemple apparu dans de nombreux films documentaires comme «Ça coule de source» d’Yves Billon et Henri Lecomte (2000) ; «Je chanterai pour toi» de Jacques Sarasin (2001) ; «Ali Farka Touré, le miel n’est jamais bon dans une seule bouche» de Marc Huraux (2002) ; «Le Festival au désert» de Lionel de Brouet (2003) ; «Du Mali au Mississipi» de Martin Scorsese (2003) ; et «Visit to Ali Farka Touré» de Marc Huraux (2006).

Que dire de ses distinctions internationales ? En février 2006, le bluesman a reçu avec Toumani Diabaté un Grammy Awards pour le «Meilleur album traditionnel» de musique du monde de l’année, grâce à «In the Heart of the Moon». Ce trophée arriva à Bamako la veille de ses obsèques officielles organisées le 8 mars 2006 devant son domicile à Lafiabougou. Avec Ray Cooder, il avait déjà reçu un Grammy Awards avec «Talking Timbuktu» (1994). Et le 13 février 2011, un autre album enregistré en 2005 avec Toumani Diabaté et intitulé «Ali et Toumani» a remporté le Grammy Awards du «Meilleur album» d’inspiration traditionnelle.

Si on essaye déjà de l’enterrer dans son propre pays,  après cette éclipse qui a frappé la musique malienne et le blues le 7 mars 2006, l’enfant prodige de Niafunké est plus que jamais adulé et admiré pour son talent, son engagement à défendre l’Afrique comme la racine du blues… ! Au panthéon du blues, sa notoriété n’a pas pris une ride 14 ans après son décès ! Il est du devoir de tous, singulièrement du gouvernement et de la Fondation Ali Farka Touré, de maintenir le flambeau allumé à jamais en célébrant Ali tous les jours, singulièrement à l’anniversaire de sa disparition !

Et Les regards sont aujourd’hui tournés vers le «Gardien du Temple», c’est-à-dire Amadou Sankaré dit Diadié qui veille scrupuleusement sur l’image et l’héritage d’Ali Farka Touré. Il faut tirer tous les enseignements de ce changement dans la gestion de la FAT qui est un échec !

Alphaly

LE MATIN

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