En Angola, l’ancien président José Eduardo dos Santos a prononcé son discours d’adieu à la vie politique. Un an après avoir quitté la tête de l’Etat, celui qui avait dominé la vie politique de l’Angola pendant 37 ans, abandonne aussi la présidence du parti au pouvoir. Il l’a officialisé, ce samedi 8 septembre, à l’ouverture du congrès extraordinaire du Mouvement populaire de libération de l’Angola (MPLA).
L’ancien président Dos Santos aurait aimé diriger le parti jusqu’à l’année prochaine, comme prévu, mais son successeur lui a bien fait comprendre qu’il était temps de laisser la main lors de ce congrès extraordinaire. Agé de 76 ans, José Eduardo dos Santos a donc officiellement cédé les rênes du MPLA à son successeur et président angolais, João Lourenço, ce samedi. « C’est ma dernière intervention en tant que président du MPLA», a déclaré José Eduardo dos Santos qui était à la tête du parti depuis le 21 septembre 1979.
C’est en présence de plus de 2 000 délégués qu’il a déclaré assumer des «erreurs». «Il n’existe pas d’activités humaines exemptes d’erreurs et je reconnais que j’en ai aussi commises, vu que c’est l’unique manière de pouvoir les dépasser. L’erreur est une partie intégrante du processus de perfectionnement et c’est pour cela que l’on dit que l’on apprend avec les erreurs», a-t-il expliqué.
«Aujourd’hui, le 8 septembre, c’est la tête haute que je participe à ce grand congrès de notre parti, avec la conviction du devoir accompli et prêt à passer le témoin de la direction du parti à son prochain président», a ajouté l’ancien président José Eduardo dos Santos.
José Eduardo dos Santos n’a pas prononcé le nom du nouveau patron du MPLA, signe peut-être des tensions entre l’ancien président et un sucesseur qui se révèle moins docile que prévu. Sans surprise, les délégués du parti ont élu dans la foulée, , seul candidat, avec plus de 98% des voix. Intronisé à la tête du parti, le président angolais dispose, désormais, de toutes les commandes du pays.
Dans son discours, João Lourenço a de son côté dénoncé la corruption jusqu’au plus haut niveau de l’Etat. «Nous ne confondrons jamais la nécessité de promouvoir une classe d’affaires forte et dynamique avec ceux qui s’enrichissent facilement de manière illicite et par conséquent injustifiable, au détriment du Trésor public qui est patrimoine de tous les Angolais», a-t-il déclaré.
Pour lui, a-t-il insisté, la corruption et ses avatars sont des fléaux qui minent son pays. « Les maux que nous devons corriger et surtout combattre sont la corruption, le népotisme, l’hypocrisie et l’impunité. Ces maux se sont implantés dans notre pays ces dernières années et ont fait beaucoup de tort à notre économie, ils ont affecté la confiance des investisseurs et ont miné la réputation et la crédibilité du pays. Ces maux que je viens d’énumérer sont l’ennemi public numéro un contre lequel nous avons l’obligation de lutter et de vaincre. Dans cette croisade, le MPLA doit prendre les devants, être en première ligne, assumer un rôle de leader, même si les premiers à tomber sont des militants ou de hauts dirigeants du parti», a-t-il ajouté.
Comme le souligne Alex Vines, chercheur spécialiste de l’Angola, le grand défi de João Lourenço sera justement de poursuivre la lutte contre la corruption, au-delà du cercle des proches de son prédecesseur.
L’Essor