Les élus communaux sont généralement décriés pour leur gestion désastreuse du foncier, dans toutes les grandes villes du Mali. Bamako, la capitale détient la palme d’or des malversations et spéculations foncières.
Nous avons rarement vu des populations applaudir ou apprécier positivement les élus sortants, même si certains parviennent à se maintenir par l’achat des consciences. Pour une fois, des jeunes nous ont interpellés en ces termes : « notre maire est en train de faire de bonnes choses, mais vous les journalistes, vous n’en parlez pas ». C’est ainsi que nous nous sommes intéressés au travail fabuleux que la mairie de la Commune V est en train de d’abattre notamment à Kalaban Coura et à Badalabougou et dans bien d’autres quartiers.
Arrivé à la mairie de la commune V ce mercredi 27 avril, l’édile Boubacar Bah nous a rencontré dans son bureau à l’étage, toujours égal à lui-même, avec son franc parler légendaire, nous a expliqué d’abord les raisons de l’éligibilité de sa commune au PADUB : « Nous avions élaboré un plan triennal pour l’assainissement. Dans ce document, nous avons recensé, entre autres, les 100 rues les plus dégradées de la commune. Une dizaine a été mise en valeur avec des comités de gestion et l’accompagnement des populations, des ONG, de la Fondation Agir, des services techniques et, bien sûr, du Conseil communal. C’est ainsi que le prêt que l’AFD devait accorder au gouvernement, dans le cadre de l’assainissement, a été rétrocédé aux communes V et II. Je pense que ce sont nos deux communes qui avaient un plan d’assainissement. Le nôtre a été peaufiné par l’intervention d’un ingénieur français que l’AFD a bien voulu mettre à notre disposition durant 45 jours. Ce qui justifie cette rétrocession qui a été défendue, à l’époque, par le ministre Kafougouna Koné à l’Assemblée nationale. C’est bien le coup d’Etat qui a retardé nos travaux. Aujourd’hui, ils sont en cours et bien avancés. Je souhaite que tu ailles sur le terrain pour les visiter ».
Aussitôt dit, aussitôt fait. En compagnie d’un technicien, en l’occurrence Landouré, nous nous sommes rendus à la frontière de Kalaban Koro- Kalaban Coura. Là, durant la saison pluvieuse, ce dernier quartier est envahi par les eaux provenant de l’autre quartier. Toutes les concessions frontalières sont inondées, à tel point qu’une marre s’est installée entre les deux quartiers. Les plaintes se sont multipliées au niveau de la municipalité. Rien à faire. Il fallait donc attendre ce que le Conseil communal a appelé les « mesures d’urgences » en communes V. C’est ainsi que des caniveaux ont été réalisés pour drainer les eaux pluvieuses sur plusieurs kilomètres tout comme un grand collecteur pour conduire les eaux vers le fleuve Niger.
La latérite de qualité obtenue au cours du creusement des caniveaux et des collecteurs a été utilisée pour améliorer l’accès des voies de 30 m.
Les jeunes que nous avons rencontrés au passage sont très satisfaits et fiers de la qualité des travaux en cours. Seulement voilà : certains d’entre eux pensent que ce sont des travaux mis en route par le gouvernement. Ils ne savent pas que c’est bien la mairie de la Comme V qui en est à la fois le maitre d’œuvre et le maître d’ouvrage. Nombreux sont les ouvriers, maçons et manœuvres qui s’activent sur les différents chantiers au nombre de 4 dans Kalaban-Coura, l’un des plus grands quartiers de Bamako. L’on peut estimer à 80% le taux de réalisation des travaux.
A Badalabougou, la grande voie qui traverse le marché jusqu’au niveau de Handicap International et la rue adjacente sont en train d’être pavée.
Les autres bonnes œuvres de la commune vont de l’adduction d’eau à Fitribougou pour atténuer la pénurie d’eau au dépôt de transit en passant par des latrines en faveur des centaines de populations dans le quartier populaire de Sabalibougou. Des initiatives à soutenir et à encourager pour un meilleur cadre de vie des citoyens.
Chahana Takiou