Réputé être un pays de migration par excellence, des milliers de Maliens partent à la recherche de nouvelles perspectives dans la sous-région et un peu partout, à travers le monde. Parmi les candidats à la migration, beaucoup empruntent des voies illégales qui se soldent très généralement par des drames. Pour minimiser la pratique de la migration irrégulière, le gouvernement et ses partenaires nationaux et internationaux multiplient les initiatives. Ces derniers mois, le Projet migrant s’est fait remarquer à Bamako, à Gao et à Ménaka dans le cadre de la sensibilisation des candidats à la migration irrégulière sur les risques de ce phénomène.
Ces dernières années, les données sur les drames de la migration irrégulière sont alarmantes. Selon des chiffres officiels, en 2017 plus de 3 100 migrants sont morts en essayant de traverser la Méditerranée sur des embarcations de fortune. De même, au cours de cette année 2018, plus de 1 000 migrants sont morts en tentant de rejoindre l’Italie, via la Libye et près de 2000 personnes ont perdu la vie ou disparu sur les différentes routes de la migration méditerranéenne.
La situation s’est empirée avec la crise en Libye. Un pays qui sert de transit pour les migrants pour atteindre l’Italie avant de mettre le cap sur d’autres pays européens. Depuis le début de la crise libyenne, le gouvernement du Mali et ses partenaires organisent régulièrement des rapatriements de nos compatriotes en détresse dans ce pays. Des milliers de migrants ont déjà regagné le pays dans des conditions difficiles et dont certains ont bénéficié des appuis pour évoluer dans des activités génératrices de revenus sur place.
La régularité des rapatriements des migrants en détresse à l’extérieur prouve à suffisance que beaucoup se lancent dans cette aventure sans comprendre ce qui les attende. Pour apporter son soutien aux efforts du gouvernement, le Projet migrant se focalise sur la sensibilisation auprès des candidats à la migration. Ce projet de quatre mois, qui arrive à terme en fin d’année 2018, est une campagne d’information qui intervient sur le terrain pour sensibiliser les migrants au Mali et ceux en transit en provenance d’autres pays d’Afrique subsaharienne sur les risques et conséquences de la migration irrégulière vers l’Europe. Il couvre trois localités à savoir : Bamako, Gao et Ménaka.
Piloté par le Dr Bréma Ely Dicko, le Projet migrant a étudié les raisons qui poussent les jeunes à migrer vers l’Occident. Les principales raisons sont d’ordre économique, culturel, socio-démographique, politique, climatique ou sanitaire.
À travers des causeries avec les potentiels candidats à la migration dans les ‘’grins’’ et dans les autos gares, les jeunes sont largement édifiés sur les dangers de la traversée de la Méditerranée et les réseaux de passeurs qui peuvent briser leurs rêves.
Loin de dissuader les jeunes à pratiquer la migration, le Projet migrant se donne comme mission d’éclairer les concitoyens afin qu’ils comprennent mieux la migration irrégulière avant de décider de se lancer sur la route dont les conséquences néfastes sont incommensurables.
Le projet se base sur des choses concrètes pour convaincre les candidats à la migration à faire de bons choix. Ce, à travers la mise à disposition des informations sur plusieurs plateformes comme : Page web, Facebook et une ligne d’assistance téléphonique qui permettra aux migrants de parler de manière confidentielle avec des conseillers.
Les responsables du Projet migrant estiment que ‘’partir est un droit, mais lorsque les gens doivent partir, ils doivent s’assurer de remplir les formalités du pays d’accueil’’. Aussi, les équipes déployées sur le terrain informent les jeunes sur les opportunités d’emploi local, tout en les orientant sur d’autres destinations qui ne sont pas forcément européennes.
Comme alternatives à la migration irrégulière, le Projet migrant informe sur les bourses disponibles pour les étudiants africains. Pour cela les jeunes sont appelés à consulter les sites comme : https //www.topuniversities.com/student-info/scholarship-advice/international-scholarships-african-students. Des sites qui permettent d’avoir des informations sur les possibilités d’aller étudier à l’extérieur.
PAR MODIBO KONÉ
Source: info-matin