L’artiste reggae-man Seydou Koné alias Alpha Blondy, présent au Mali dans le cadre de la 10è édition de la rentrée littéraire, a rencontré la presse en marge de l’évènement. Le père du reggae africain préconise une révolution technique pour le développement de l’Afrique.
Des échanges, il ressort que la crise dans laquelle le pays est plongé aujourd’hui, avait été préméditée par l’artiste dans une interview qu’il avait livré au Mali où il a invité les Maliens à l’union et à l’entente. Il en est de même pour la Côte d’Ivoire dont la crise postélectorale a fait 3 000 000. « Dieu a donné à chacun de nous sa feuille de route. Moi, ma feuille de route est que je dois chanter. Il n’y a pas de petit rôle, de petite mission dans l’univers. C’est-à-dire que chacun joue un rôle vital. Nous sommes tous en mission », a souligné Alpha Blondy.
A propos des énormes défis de l’Afrique, Seydou Koné dira « qu’on a appris à l’homme africain a aimé l’autre côté, a détesté l’homme africain, à se détesté lui-même et a détesté chez lui ».
Pour l’artiste, si on veut reconstruire dans la tête l’homme Africain, il faut qu’il s’aime d’abord. « Si tu ne t’aimes pas, tu ne peux pas aimer d’autre, tu ne peux pas aimer ton pays », dit-il.
Sur la question du comportement des dirigeants africains face à de nombreux soucis, le conférencier estime que « Nos dirigeants ne sont pas bêtes, mais ils sont muselés, il y a un chantage politique qui a lieu, un chantage économique, donc parfois ils veulent dires des choses, mais ils n’osent pas. Nous devons êtres solidaires d’eux, on peut leurs critiqués mais faisons des critiques constructives pas de critiques méchantes, acerbes ».
Alpha Blondy pour une révolution scientifique
Alpha Blondy a encouragé les Africains a embrassé les filières scientifiques (les mathématiciens et les matières scientifiques) dans les écoles.
Aux dires d’Alpha Blondy « Cheick Modibo Diarra a piloté une sonde de la terre sur Mars. Les Africains en parlent mais très peu. Tous les grands Africains dont on parle sont des littéraires comme Senghor, Aimé Césaire, Malcom X … Et d’ajouter qu’il « Il faut encourager les matières scientifiques, il y a trop de littéraire, trop d’Alpha Blondy, il faut beaucoup de Cheick Modibo Diarra ».
Selon l’artiste, il faut une révolution technique, qu’on change notre mode de pensée, « ça prendra le temps que ça apprendra, il faut qu’on puisse apprendre à s’aimer, il faut qu’on est confiance à nous-mêmes, si tu n’as pas confiance en toi, qui veux-tu qui est confiance en toi.
La preuve à 60 ans d’indépendance, on a des vélos, des mobylettes mais on ne sait pas fabriquer un vélo, dès fois c’est révoltant, il y a des cerveaux mais ce n’est pas seulement encouragé », a-t-il indiqué.
Dans cette posture de révolution technologique, le rasta ivoirien a dit qu’il a fait savoir la nécessité de motoriser l’agriculture. Et d’ajouter « qu’il n’allait pas avoir tant de jeunes africains qui vont mourir dans la méditerrané ».
Mariam Coulibaly
Les Echos