En dehors du conflit qui dure depuis près de dix ans concernant la désignation du chef de village, divisant ainsi la localité en deux clans distincts qui se regardent en chiens de faïence, Koursalé fait face à l’assaut de prédateurs fonciers, chacun voulant y tailler son lopin de terre, sans compter l’exploitation anarchique du sable qui laisse un spectacle désolant.
Le bras de fer entre la population de Koursalé et les prédateurs fonciers continue de plus bel. En effet, après les différends opposant celles-ci à l’Office de la haute vallée du Niger (Ohvn) à cause de l’opposition de la population à l’aménagement de plus 50 hectares dans le cadre du Projet de renforcement de la sécurité alimentaire par le développement des cultures irriguées (Presa-Dci), car elle estime qu’elle n’a pas été concertée avant le démarrage des travaux, les ressortissants de Koursalé, à travers l’association Até thian an Gnana sontdepuis un peu plus d’un mois opposés à un autre prédateur foncier : l’Usine céramique pour l’exploitation d’une zone d’habitation et des terres cultivables.
Selon le président de l’association, Amadou Keïta, l’usine en question ne détient aucun document par rapport à l’exploitation des terres appartenant à des concitoyens. A le croire, l’usine creuse de gros trous sur des terres cultivables sous prétexte que celles-ci ont fait l’objet d’attribution à sa structure par le Conseil des ministres. Et de poursuivre que dans un second, les responsables de l’usine ont affirmé que lesdites terres ont été attribuées par le chef de village et le maire de la commune rurale de Koursalé.
A ses dires, l’usine opère dans leur commune sans aucune autorisation au préalable des services compétents car son action contribue à la dégradation de la biodiversité et de l’environnement. « Malgré l’intervention des autorités coutumières des villages concernés, notamment Koursalé et Koursalékoro afin d’obtenir l’arrêt des travaux, l’usine continue à creuser des trous. Pire, à ce jour, personne ne connait la destination des produits de son exploitation parce que nous croisons des camions remplis de terre se diriger vers d’autres destinations, différentes de celles de l’usine », a-t-il déploré.
A l’entendre, l’Usine céramique opère avec de faux documents car aucune autorité n’ose autoriser de tels travaux dans les zones d’habitation. « Nous userons de tous les moyens légaux pour obtenir l’arrêt de ces travaux qui dégradent notre environnement et constituent un danger pour nos enfants », a-t-il conclu.
Pour finir, il a évoqué l’évolution du dossier opposant son association à l’Ohvn à propos de l’aménagement des terres dans l’affaire du Presa-Dci. Ainsi, il dira que le feuilleton judiciaire continue toujours car après le Tribunal de grande instance de Kati, ils ont décidé de porter l’affaire devant la Cour d’Appel de Bamako afin que le droit soit dit.
Nous y reviendrons !
Boubacar PAÏTAO
Source: Aujourd’hui-Mali