L’éventualité d’une cohabitation entre les forces maliennes et les mouvements armés sous la supervision de la Minusma est de plus en plus plausible. Almou Ag Mohamed, membre de la commission communication de la CMA est de cet avis.« Les forces de défense et de sécurité reconstituées d’éléments des FAMa et des mouvements doivent se redéployer sur le terrain comme une seule et même armée sous la supervision de la Minusma« , a-t-il souhaité.
Qu’est-ce qui a fait que la CMA a décidé finalement de signer le 20 juin prochain ?
La CMA a demandé l’ouverture des discussions après le paraphe, c’est chose faite. Ces discussion ont permis d’une part la satisfaction d’une bonne partie de nos demandes et d’autre part de parvenir à une solution consensuelle entre la CMA, le gouvernement et la Médiation élargie à la France et aux USA. C’est l’aboutissement de cette démarche qui a amené la CMA à accepter de signer l’accord pour la paix le 20 juin prochain à Bamako.
Quelle est l’atmosphère qui prévaut au sein de la CMA avant la date de signature ?
La même atmosphère qui régnait avant ! La CMA reste soudée autour de tous les engagements qu’elle prend, y compris celui de signer pour aller à la paix, aux autres parties de respecter tous leurs engagements pour rendre effective cette paix tant souhaitée par tous. Les discours positifs doivent désormais être traduits en actes concrets. Pour notre part, nous comptons pleinement jouer notre partition dans ce sens.
Quelle va être désormais la cohabitation entre les différentes forces sur le terrain (FAMa, CMA et Minusma) ?
A compter du 20 juin, ce sont les dispositions de l’accord dans ce sens qui doivent prendre le relais. Les forces de défense et de sécurité reconstituées d’éléments des FAMa et des mouvements doivent se redéployer sur le terrain comme une seule et même armée sous la supervision de la Minusma.
Quel enjeu se cache derrière la situation de Ménaka ?
Contrairement aux rumeurs véhiculées par une certaine presse, il n’y a aucun enjeu caché derrière la situation de Ménaka. Ménaka, en vertu de l’accord de cessez-le-feu du 23 mai 2014 et des arrangements sécuritaires du même accord, est une position de la CMA.
Le 27 avril dernier, cette position a été récupérée par les milices progouvernementales suite à une flagrante violation du cessez-le-feu. En réponse à cette violation, la CMA a lancé une offensive pour la récupération de cette position, qui lui revient de droit en vertu de tous les arrangements sécuritaires en attendant la signature finale de l’accord.
Est-ce que toutes les conditions sont réunies pour voir la CMA à Bamako ?
Du côté de la CMA on est prêt, le gouvernement et la Médiation aussi nous ont assurés qu’ils ne ménageront aucun effort pour l’organisation de cette cérémonie dans les meilleures conditions. En attendant, la CMA lance un appel à toutes les parties pour stabiliser le terrain par le respect strict des engagements pris et d’éviter toute escalade de violence qui pourrait remettre en cause cette date tant attendue par tous.
Alpha Mahamane Cissé
source : L’Indicateur du Renouveau