L’ancien « puissant homme de l’ombre » du régime restera en prison après sa condamnation, hier, en appel, à huit ans d’incarcération. Le frère cadet du défunt ex-président Abdelaziz Bouteflika s’attendait, selon un membre du barreau d’Alger, à un « verdict plus clément » après avoir déjà bénéficié de deux acquittements successifs. À l’issue de l’audience, il se disait, selon la même source, « atterré » par sa condamnation, synonyme de son maintien en détention à la prison d’El Harrach.
Son coaccusé, l’ancien patron des patrons Ali Haddad, déjà condamné dans plusieurs affaires de corruption, écope, lui, de quatre ans de détention dans la même affaire de financement occulte de la campagne électorale de la présidentielle annulée d’avril 2019. Saïd Bouteflika et Ali Haddad étaient poursuivis pour « blanchiment d’argent, trafic d’influence et défaut de déclaration de biens ».
Haddad et Bouteflika se chargent mutuellement
Il paraît loin le temps où l’ancien conseiller à la présidence échangeait des accolades amicales avec le patron du groupe de travaux publics ETRHB. Comme le 29 juillet 2017, au cimetière d’El Alia, lors de l’enterrement de l’ex-chef du gouvernement Redha Malek. Dans une atmosphère de recueillement, les caméras des chaînes de télévision privées avaient alors capté l’image de Saïd Bouteflika plaisantant avec Ali Haddad, l’un des oligarques les plus en vue du pays. Les deux hommes étaient d’ailleurs repartis dans la même voiture après les obsèques.