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Aharrh Gnama Adjéa Léon : «J’AI PASSE 6 HEURES SOUS LES CORPS »

Il s’appelle Aharrh Gnama Adjéa Léon. Ingénieur de son état, il a eu la malchance d’être au mauvais endroit et au mauvais moment quand des terroristes ont fait irruption vendredi dernier à l’hôtel Radisson Blu. Ce Togolais qui était en mission dans notre pays a vécu l’horreur de très près. Il serait le seul rescapé de ceux qui ont trouvé refuge dans l’ascenseur. Encore sous le choc, il a accepté de nous raconter ce cauchemar.

attaque attentat terrorisme djihadiste islamiste hotel radisson pillage vitre casse« Je suis arrivé à l’hôtel aux environs de sept heures moins dix. Je devais monter certains équipements avant la cérémonie d’ouverture de la Journée des énergies renouvelables qui était prévue pour 9 heures. La société que j’étais venu représenter au Mali, était censée faire une présentation au cours de cette rencontre.

Quand je suis descendu du véhicule, j’avais à peine entamé les marches de l’escalier de l’entrée quand j’ai entendu des coups de feu. J’ai tout d’abord pensé que c’était des coups de pétard. Mais quand j’ai vu les gens fuir, je me suis rendu compte que c’était de vrais tirs. Et c’était le sauve-qui-peut.
La malchance pour moi est que mon chauffeur venait tout juste de repartir. Pris de panique, je ne savais plus à quel saint me vouer. L’idée qui m’a effleuré était d’entrer dans le hall de l’hôtel pour chercher un éventuel refuge. Je me suis dirigé vers l’entrée de l’hôtel mais déjà, je désespérais de trouver un refuge dans la mesure où je n’étais ni un client de l’hôtel qui pouvait se réfugier dans sa chambre, ni un habitué des lieux.
J’ai alors croisé une dame qui serait une employée de l’hôtel. Celle-ci dirigeait les gens vers l’ascenseur. Mais à notre grande surprise, les assaillants arrivèrent aussitôt. Et comble de malchance, l’ascenseur ne fonctionnait pas. Les assaillants ont alors commencé à tirer. Je me suis accroupi. La force des projectiles était telle que les gens touchés étaient tués sur le coup. Je voyais les gens tomber. Ma chance a été que certains corps m’ont sauvé la vie. Ils sont tombés sur moi et les assaillants ne se sont pas rendus compte que j’étais dessous.
Imaginez voir des tirs de pistolets mitrailleurs et se dire que ça c’est pour moi, ça c’est ma fin. Imaginez qu’on tire à nouveau sur des corps pendant vous êtes quelque part en dessous de certains corps faisant semblant d’être mort. Sous le poids des corps inertes, j’arrivais à peine à respirer. Mais je me suis gardé de faire le moindre mouvement pour ne pas attirer l’attention des assaillants. Cela a duré 6 heures car les secours arriveront à nous aux environs de 13 heures.
Quand je les ai vus, tout d’abord, je n’en croyais pas mes yeux. Je doutais encore si c’était réellement des secours ou des assaillants. Mais j’ai été rassuré quand l’un d’eux a dit : « Regarde mon Dieu, regarde ce qu’ils ont fait ici ». J’ai fait alors un signe et deux secouristes m’ont porté et m’ont emmené en lieu sûr.
Je regrette que l’ascenseur n’ait pas été le meilleur choix pour nous qui y avons trouvé refuge. Ce que j’ai vécu, je ne le souhaiterais pour personne. C’est dur de voir que vous êtes entouré de cadavres et se dire que ça pouvait être toi. »
Propos recueillis par
A. D. SISSOKO

source : Essor

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