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Agro écologie paysanne: la CNOP et ses partenaires mettent en place une Plateforme

Le Centre international de formation en agro-écologie paysanne de Nyéléni, à Sélingué, a abrité, du 21 au 23 avril, une rencontre des acteurs de l’agro-écologie consacrée à la mise en place d’une Plateforme multi acteurs et la validation d’un manifeste de l’agro écologie paysanne. L’ouverture des travaux était présidée, le vendredi 21 avril dernier, par le représentant du ministre de l’Agriculture, Seydou KEITA, conseiller technique.

Ibrahim COULIBALY Coordination nationale organisations paysannes CNOP conference

La rencontre a enregistré la présence du président de la Coordination nationale des organisations paysannes (CNOP) Ibrahim COULIBALY ; du représentant du Comité catholique contre la faim et pour le développement (CCFD Terre solidaire), Florent De JACQUELOT ; de la représentante du ministre de l’Elevage et de la pêche ; du représentant de la FAO ; de l’AOPP ; des paysans venus de l’intérieur du pays et des participants venus de la Côte d’Ivoire, du Burkina Faso, du Niger et de la Mauritanie.
Le président de la CNOP, Ibrahim COULIBALY, a expliqué que leur organisation s’est donnée comme objectif de mener le combat pour la vulgarisation de l’agro écologie paysanne en vue de faire comprendre l’importance des savoirs, des savoir-faire et des connaissances séculaires de nos terroirs.
Il a évoqué le paradoxe selon lequel tout le monde parle de la problématique de l’agro-écologie, y compris les multinationales qui vendent les engrais et les pesticides qui empoisonnent le monde. Tout en soulignant qu’avant l’arrivée des engrais, des pesticides chimiques et des fongicides, nos ancêtres, à l’aide des pratiques et savoirs traditionnels, cultivaient et produisaient suffisamment.
Pour le président de la CNOP, le fait qu’aujourd’hui tout le monde se plaint des maladies comme le diabète, la tension est dû à l’alimentation en ce que les céréales sont produites avec l’utilisation des engrains et des pesticides nuisibles pour la santé et pour l’environnement.
« Le pire de tout ça c’est le problème économique, car les paysans sont conduits dans une voie sans issue avec l’utilisation des produits chimiques. Les paysans ont tendance à croire qu’ils ne peuvent pas produire sans ces produits chimères. Alors que nos ancêtres ont montré que c’était possible. Nous ne sommes pas idéologiquement contre les engrais, mais nous disons que le paysan doit gagner sa vie dignement à travers son travail et le consommateur a le droit de consommer des produits sains qui garantissent sa santé et sa stabilité », a déclaré le président de la CNOP.
Pour lui, le sens de leur combat est d’amener les paysans à refuser de s’endetter pour les produits chimiques et à faire autrement en allant à la rencontre des connaissances et des savoir-faire qui existent dans notre pays et dans la sous-région et qui leur permettent de produire en autonomie.
M. COULIBALY a soutenu que ces connaissances traditionnelles dans le domaine de l’agriculture qui ont montré leur preuve doivent être capitalisées et diffusées. Pour gagner ce combat, il estime qu’il faut une vision politique, un courage politique tout en mettant l’accent sur les échanges pour produire mieux et garantir la protection de l’environnement. Une vision qui constitue d’ailleurs le challenge de l’agro écologie.
« Notre combat est de faire en sorte que nous ne soyons pas otage des multinationales, car il est possible de produire des pesticides avec nos plantes », a affirmé M. COULIBALY.
Le représentant du Comité catholique contre la faim et pour le développement (CCFD Terre solidaire), Florent De JACQUELOT, dira que le but de cette rencontre est de construire une convergence autour de l’agro écologie, renouveler l’engagement des acteurs pour l’agro-écologie paysanne, porter la vision de l’agro écologie, créer des synergies entre les acteurs et renforcer les démarches de plaidoyer au Mali et dans les autres pays de la sous-région. Pour lui, cet engagement permettra de contribuer à relever les nombreux défis pour la souveraineté alimentaire.
Il a témoigné de l’engagement du CCFD-Terre solidaire pour la recherche de la souveraineté alimentaire. M. JACQUELOT s’est dit convaincu que la souveraineté alimentaire peut être atteinte avec le développement des pratiques et systèmes agro-écologie avec la gestion concertée des ressources naturelles et notamment foncières et le respect des droits des communautés paysannes.
Pour sa part, le représentant du ministre de l‘Agriculture, Seydou KEITA, s’est réjoui de cette rencontre sur l’agro-écologie paysanne considérée comme fer de lance de l’agriculture familiale en vue de l’atteinte de la souveraineté alimentaire et nutritionnelle. Selon lui, à travers le combat pour l’agro écologie paysanne la CNOP répond aux enjeux et défis pour former, produire, transformer, commercialiser des produits sains, nutritifs et ancrés dans nos systèmes alimentaires locaux et nos pratiques en enrichissant nos terres, nos éco et agrosystèmes tout en s’adaptant aux changements climatiques.
Le conseiller technique du ministère de l’Agriculture a témoigné que la FAO, à travers ses directives de gouvernance foncière, fait de la promotion de l’agro écologie une donnée essentielle pour la réduction des coûts de production, la protection de l’environnement, l’atteinte de la souveraineté alimentaire et de la sécurité nutritionnelle des populations. Pour lui, l’agro écologie répond aux préoccupations des producteurs agricoles et devient un guide approprié pour les politiques de développement rural pour les gouvernants.
« La FAO, en soutenant de nouveau la CNOP dans cette initiative, permettra d’aller de l’avant avec la création d’une Plateforme nationale de l’agro écologie paysanne qui aura comme lead la CNOP et permettra de valider et porter le manifeste de l’agro écologie paysanne non seulement au Mali, mais aussi au-delà de nos frontières avec la convergence ouest africaine », a affirmé Seydou KEITA.
Il a par ailleurs salué la CNOP pour son dispositif de formation et de dissémination de l’agro écologie paysanne, sa capacité à réunir les acteurs et l’essor du Centre international de formation en agro écologie paysanne de Nyéléni, agréé par le ministère de l’Emploi et de la formation professionnelle et qui demeure un bel exemple pour la capitalisation des savoirs, savoir-faire et savoir-être paysans à travers ses 11 modules de formation.

PAR MODIBO KONE

 

Source: info-matin

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