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Agriculture et changement climatique : LES MINISTRES AFRICAINS A MARRAKECH POUR DEVELOPPER UNE STRATEGIE COMMUNE

La rencontre a été l’occasion de lancer l’Initiative pour l’adaptation de l’agriculture africaine aux changements climatiques, «Initiative AAA»

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Une trentaine de ministres africains en charge de l’Agriculture dont celui du Mali, Kassoum Denon, les présidents et représentants de haut niveau des institutions et organisations internationales, le monde des bailleurs de fonds, le monde de la recherche agricole, de porteurs de projets ainsi que les grands patrons des entreprises internationales ont lancé, hier, à Marrakech, au Maroc, l’initiative visant à promouvoir l’adaptation de l’Agriculture africaine aux changements climatiques, «Initiative AAA» .Cet événement de haut niveau a pour objectif de mobiliser l’ensemble des parties prenantes au développement du continent pour que l’Initiative AAA soit prise en compte dans les négociations climatiques. Développée par le Royaume du Maroc, en marge de la COP22, cette Initiative est destinée à favoriser la mise en œuvre de grands projets de résilience pour améliorer la gestion des sols, la maitrise de l’eau et la gestion des risques climatiques.  Elle vise, donc, à réduire la vulnérabilité de l’Afrique et de son agriculture aux changements climatiques.
En regroupant, pendant deux jours, les ministres de l’Agriculture du continent, le Royaume chérifien veut partager, avec les responsables des politiques agricoles de nos pays, les objectifs et les attentes de cette nouvelle initiative.
« L’initiative constitue, non seulement une réponse clé aux changements climatiques, mais également à l’insécurité alimentaire. Elle a pour objectif de mettre l’adaptation de l’agriculture africaine au cœur des débats et des négociations climatiques et de capter une partie substantielle des fonds climat », a déclaré le ministre marocain de l’Agriculture et de la Pêche maritime, Aziz Akhannouch, dans son mot de bienvenue, rappelant l’importance de l’Agriculture pour les pays du continent africain.
Dans son volet solutions, l’initiative vise aussi à contribuer au déploiement de projets agricoles concrets. Car, l’adaptation de l’agriculture africaine a été érigée en une des priorités de la Présidence marocaine pour la COP 22. « A ce jour, l’initiative bénéficie du soutien de 25 pays africains, de la Convention-Cadre des Nations unies sur le changement climatique (CCNUCC) et de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Elle doit également permettre l’émergence de propositions de projets spécifiques visant à améliorer la gestion des sols, le contrôle de l’irrigation et la gestion des risques climatiques sur le continent et de solutions de financement pour accompagner l’Initiative AAA », a ajouté le ministre marocain, en invitant ses homologues à s’en approprier pour un développement harmonieux du secteur agricole africain.
Dans son intervention, le ministre Kassoum Denon a partagé avec la rencontre les avancées par notre pays en matière de développement de la résilience dans le domaine de l’agriculture. « Au Mali, la nouvelle politique agricole a déjà intégré la dimension changement climatique, d’où la promotion par le département d’une agriculture intelligente, productive et respective de l’environnement », a dit M. Denon.
Parlant de l’espace sahélien, en tant que ministre coordonnateur du Comité permanent inter-Etats de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS), Il a rappelé que la pluviosité au sein de notre espace reste insuffisante, les sécheresses fréquentes, la pression démographique, la surexploitation des terres, les pratiques agricoles inappropriées, l’insuffisance de l’utilisation des engrais, « bref les sols sahéliens sont fragilisés, parfois épuisés ». Parmi les phénomènes les plus notables, l’érosion, la dégradation chimique (perte de nutriments, salinisation, acidification, etc.) et la dégradation physique (compaction des sols, ensablement, etc.).  « La gestion des sols constitue donc un enjeu majeur, d’autant que les sols de notre espace représentent un potentiel important », a-t-il indiqué insistant sur l’urgence d’agir. Et Kassoum Denon d’inviter ainsi les partenaires et le monde des bailleurs à une mobilisation à la hauteur des enjeux du secteur agricole : « Dans le combat climatique et le développement de l’Agriculture, l’enjeu du financement est crucial ».
D’après certaines études, le coût économique du changement climatique pour l’Afrique pourrait représenter 1,5 à 3% du Produit intérieur but (PIB), chaque année, jusqu’en 2030. Et selon la Banque africaine de développement (BAD), les coûts d’adaptation en Afrique seraient d’environ de 20 à 30 milliards dollars américains. Or les flux actuels restent insuffisants pour répondre aux besoins réels de l’Afrique, notamment en matière d’agriculture et d’adaptation. Les projets d’adaptation ne mobilisent que 20% des fonds publics climat alors qu’il en faudrait 50% pour une répartition équilibrée. L’Initiative pour l’adaptation de l’agriculture africaine aux changements climatiques a enfin pour objectif d’obtenir une répartition équitable des fonds climat entre adaptation et atténuation. Elle s’engage à accompagner les projets AAA pour favoriser leur accès aux fonds climat (critères d’éligibilité et d’accréditation), et à suivre l’allocation de ces fonds d’où notre enthousiasme autour de cette rencontre de haut niveau.
L’adaptation de l’agriculture aux changements climatiques en Afrique est un défi impérieux dans les pays du continent. L’augmentation de la production agricole au cours des dernières décennies a été essentiellement due à l’expansion des surfaces cultivées mais les techniques de production ont très peu évolué et les rendements n’ont connu que des améliorations limitées. Pire, les statistiques sur le continent démontre qu’une personne sur quatre souffre encore actuellement de malnutrition. Et l’insécurité foncière qui frappe des millions d’exploitants agricoles, le déclin de la fertilité des sols, la dégradation des écosystèmes, le difficile accès aux marchés, des financements inadaptés et un développement des infrastructures insuffisantes continuent à entraver le développement agricole en Afrique.
(Cellule de communication
du ministère de l’Agriculture)

 

Source: Essor

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