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Agriculture écologique et biologique: l’AOPP désignée nouveau leader

La Rencontre de la délégation de Bio-vision Africa Trust, venue du Kenya et les principaux acteurs du mouvement malien pour la promotion de l’AEB (Agriculture écologique et biologique), s’est soldée par la désignation de l’AOPP (Association des organisations professionnelles paysannes) comme nouveau CLO (Organisation leader du pays) du projet Initiative AEB-Mali, en remplacement de MobioM.

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C’était le jeudi dernier, dans la soirée, à l’hôtel Mandé de Bamako.
Désormais, les 3 piliers sur lesquels s’appuieront cette organisation sont: l’IER (Institut d’économie rurale), l’IPR/IFRA (Institut polytechnique rural de Katibougou) et enfin le Réseau malien de transformation du coton biologique (REMATRAC-Bio).
La délégation de Bio-vision Africa Trust était conduite par son Coordinateur, le Dr David AMUDAVI, et comprenait Venancia WAMBUA, chef de projet AEB ; Robertson NYIKULI, financier du projet ; et Ibrahima SECK, vice-président AEB-Afrique de l’Ouest.
En face, on notait, entre autres, la présence du président de l’AOPP, l’honorable Tiassé COULIBALY ; de Bakary DEMBELE, représentant personnel du président de l’APCAM ; de Issa COULIBALY, chef de projet AOPP ; de la représentante de l’OVHN ; de Siaka DOUMBIA et Joseph DIASSANA, Helvetas ; de Fagaye SISSOKO, IER-Sikasso ; de Djibril TRAORE, administrateur provisoire du MoBioM ; du Dr Amadou TRAORE, IPR/IFRA ; d’Abdrahamane TAMBOURA ; de Louka CISSE, président de FENABE ; de Boubacar DOUMBIA, REMATRAC-Bio ; de Youssouf Djimé SIDIBE, AProCA-Bamako ; de Sidi Moctar GUIRO et Massatoma MONKORO, directeur et chargé de contrôle de MoBioM.
La réunion, qui a duré près de 10 heures d’horloge (9 heures à 20 heures), avait à son ordre du jour : la reprise de l’Initiative AEB au Mali, le choix du CLO (Contrie leaders Organisme) et partenaires de mise en œuvre des Piliers compétents, convenus de tous.

L’objet de la mission et les enjeux du projet
Selon le Dr David AMUDAVI, cette mission a pour but de comprendre les raisons pour lesquelles le projet Initiative AEB Mali n’a pas marché, à l’instar de ceux des 7 autres pays concernés.
Le vice-président AEB-Afrique de l’ouest n’a pas caché son indignation et son regret de voir que le Mali, un pays frère du Sénégal et de l’Afrique de l’Ouest, soit à la traine des autres pays sur un projet aussi important que la promotion de l’AEB qui concerne aujourd’hui toute la planète.
M SECK a demandé à ses frères maliens de mettre de côté leurs intérêts individuels pour ne voir que ceux des producteurs maliens et de toute l’humanité.
Les principaux intervenants, notamment le président de l’AOPP, l’honorable Tiassé COULIBALY, et le représentant du président de l’APCAM, Bakary DEMBELE, appuyés par la représentante de l’OHVN, le président de FENABE, ainsi que Djibril TRAORE, l’administrateur provisoire de MoBioM, ont tous expliqué que la crise interne qui sévissait au sein du MoBioM est la principale cause du non-fonctionnement du projet Initiative AEB-Mali.
En effet, il ressort des interventions qu’au Mali, après la signature de la convention entre le Mouvement biologique malien (MoBioM), élu Country Lead Organisation (CLO), et Bio Vision Africa Trust, en 2012, le projet intitulé : « Étude sur l’état des lieux des initiatives sur l’Agriculture écologique et biologique (AEB) au Mali » a été lancé. Son objectif global était de « bâtir une situation de références des acteurs de l’Agriculture écologique-biologique au Mali ».

Les raisons du blocage
Malheureusement, depuis le lancement de ce projet en 2013 qui a vu la mise en place des organes de gestion (les responsables des 3 piliers, le Comité de pilotage et les membres de la Plateforme AEB) il a eu du mal à fonctionner normalement. Ils en veulent pour preuves : les acteurs membres de la Plateforme étaient moins informés des activités du projet ; les responsables des 3 piliers (recherche, communication, chaînes de valeur) étaient en retard dans la mise en œuvre des activités qui leur sont confiées par manque de fonds. Pis, le financement des activités de 2015 n’a pas été encore perçu. D’ailleurs, le Comité de pilotage qui ne se réunit presque pas. Tous ces retards et la léthargie dans le fonctionnement normal du projet sont dus uniquement aux querelles internes au sein du CLO qui traverse une grave crise de gouvernance et de gestion, depuis 2012. Une crise marquée par des interminables procès judiciaires (plus d’une vingtaine de procès en 3 ans). Toutes choses qui entachent aujourd’hui la notoriété de cette organisation autant au Mali que sur le plan international.
Alors, tous les observateurs sont convaincus que ce mauvais fonctionnement notoire du CLO ne laisse aucune place au succès de ce projet, si ce n’est la dérive.

Les motifs du choix de l’AOPP
”C’est fort de ces tristes réalités et pour donner une chance de survie au projet AEB au Mali, dont nul ne doute de son utilité pour les producteurs, que les membres de la Plateforme ont décidé, depuis octobre 2015, de retirer au MoBioM le titre de CLO de l’initiative AEB au Mali et de designer l’AOPP comme le nouveau CLO en lieu et place du MoBioM”, a déclaré l’honorable député Tiassé COULIBALY. Avant d’ajouter que l’AOPP est une organisation nationale, qui non seulement a l’expérience et les compétences nécessaires, mais aussi remplit tous les critères d’éligibilité pour conduire ce projet à bon port.
Les responsables de MoBioM, notamment Sidi Moctar GUIRO et M MONKORO, ne sont pas d’accord avec cette décision. Pour eux, la crise du MoBioM a été créée de toute pièce et est entretenue par certaines personnes pour arriver au retrait du CLO.
Face à la persistance de leur opposition, le chef de mission était obligé de procéder au vote à la main levée. Le résultat est sans appel : 18 voix pour l’AOPP ; 1 voix pour MoBiom (car Sidi Moctar GUIRO s’est retiré de la salle juste avant le vote).
Ainsi, l’AOPP a été confirmée par la délégation de Bio Vision comme le CLO-Mali. Et les piliers reconduits (IER, REMATRAC-Bio). Toutefois, l’AOPP qui était le pilier 2, avec son nouveau statut, a été remplacée par l’IPR/IFRA.
En tout cas, les membres de la délégation se sont réjouis des conclusions auxquelles ils sont parvenus. Aussi, ont-ils réitéré leur engagement à travailler avec le nouveau CLO. Dans les prochains jours, la convention de l’AOPP sera envoyée pour signature et les fonds ne tarderont pas à tomber. Car le Mali accuse un grand retard qu’il faut combler le plus rapidement possible.
Le président de l’AOPP a remercié la délégation pour sa patience et sa confiance et l’a rassurée de sa disponibilité entière pour la bonne gestion du projet au bénéfice des producteurs.
Le lendemain, vendredi, la mission a rendu des visites au siège du nouveau CLO et à ceux des piliers.
Notons qu’après le Programme détaillé pour le développement de l’Agriculture africaine (PDDAA) adopté à Maputo par la conférence des chefs d’État africains, l’Union africaine (UA) s’est engagée, depuis 2007, à soutenir l’initiative AEB pour faciliter son intégration dans les politiques agricoles des pays africains. Ainsi, la Coopération suisse au développement (DDC), suite aux négociations du Comité de pilotage de l’Initiative AEB, s’est, à son tour, engagée à appuyer la mise en œuvre de ladite initiative dans 8 pays africains : l’Ouganda, le Kenya, l’Éthiopie, le Rwanda, le Mali, le Sénégal, le Bénin et le Nigeria.

Par Sékou CAMARA

 

Source: info-matin

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