En Afrique en Sud, la bataille juridique pour la reconnaissance du mariage musulman se poursuit.
Un groupe de défense des droits des femmes a intenté une action en justice contre l’État pour obtenir la reconnaissance légale des mariages islamiques.
L’association a présenté ses arguments cette semaine devant un juge d’un tribunal du Cap.
Les musulmans représenteraient 3% de la population sud-africaine.
Le centre juridique des femmes affirme combattre une discrimination : la loi sud-africaine ne reconnait pas les mariages musulmans, contrairement aux unions chrétiennes, civiles, coutumières ou entre personnes de même sexe.
Selon l’association, la reconnaissance légale des mariages musulmans, y compris dans les cas de polygamie, permettrait de mieux défendre les droits des femmes, notamment en cas de divorce ou de décès du mari.
Pour l’instant, comme cette union n’est pas valide aux yeux de la loi, il est difficile pour les femmes musulmanes d’obtenir le divorce auprès des tribunaux, ainsi qu’un partage équitable des biens du couple.
Le même problème se présente dans le cas du décès du mari.
Des cas litigieux se terminent souvent devant les tribunaux, lors de procès parfois ubuesques.
Ainsi depuis près de 20 ans, le débat sur la nécessité de la reconnaissance du mariage musulman ressurgit.
La dernière affaire en date remonte à la mi-août : l’administration avait refusé d’exécuter le testament d’un homme musulman.
Ce dernier avait légué ses biens à parts égales à ses deux femmes, mais l’État a refusé ce partage au motif que seule l’une des deux femmes était son épouse aux yeux de l’État.
Ce cas récent est aujourd’hui brandi par l’association de défense des droits des femmes qui a présenté cette semaine ses arguments a la Haute Cour du Cap.
Aucune date n’a été fixée pour le verdict et la bataille juridique pourrait se poursuivre pendant plusieurs mois.
Sophie Ribstein, Johannesburg, BBC Afrique.