Suite et fin aujourd’hui (vendredi 9 novembre) de l’Africa Invest Forum, le forum organisé depuis le 7 novembre à Johannesburg, en Afrique du Sud, par la Banque africaine de développement. Plusieurs centaines de participants, un objectif : attirer les investissements sur le continent afin de favoriser des projets économiques rentables, dans l’espoir qu’ils participeront au développement de l’Afrique. Attirer les investissements directs étrangers, bien sûr, mais aussi les investissements africains. Car ils existent, et ils augmentent mais ils ne sont pas encore suffisamment mobilisés sur le continent.
Dave Uduano est très intéressé par les marchés ouest-africains, notamment par la Côte d’Ivoire et par le Sénégal. Cela tombe bien, il est président du Fonds de pension nigérian Sigma, et du Réseau des fonds de pension africains.
« Il y a de nouveaux marchés enthousiasmants en Afrique. Nous investissons surtout dans des obligations d’État, qui servent à financer des projets d’infrastructures. Nous investissons aussi dans des groupes cotés en bourse, et dans du capital privé, tout cela en Afrique, à 100% en Afrique. C’est une règle, parce que l’Afrique a besoin de capital d’investissement. Donc pour le moment, les fonds de pension servent à financer le développement du continent. »
Hubert Danso, lui, est Ghanéen, PDG d’Africa investor, une plateforme qui rassemble des fonds de pension et des fonds souverains africains, et qui finance des projets d’infrastructure : au Ghana, au Kenya, en Côte d’Ivoire ou en Afrique du Sud.
Transports, énergie, assainissement, Hubert Danso souhaite contribuer au développement du continent. Mais ce n’est pas son objectif premier. « Nous avons tous cette philosophie, mais ce que l’on voit, ce que le marché nous fait comprendre, c’est que cette philosophie, à elle seule, ne permet pas de faire des projets qui tiennent la route. Alors nous sommes bons dans le commerce, nous assurons des bénéfices importants, nous sommes très attachés à la durabilité de nos projets. Et ce que nous voyons, c’est que les opportunités augmentent ! »
Selon la Banque africaine de développement, les investissements intra-africains ne représentaient que 8% des échanges du continent en 2003, 25% aujourd’hui. C’est mieux, mais c’est encore trop peu. Cédric Mbeng est économiste au sein de la Bad.
« Nous sommes à 25%, l’intérêt c’est d’être à 60-70%. On aimerait que la part la plus importante soit des capitaux domestiques donc il faut les construire aussi. » Est-ce que l’on peut dire que pour le moment les investisseurs africains sont frileux pour investir sur leur propre continent ?
« Ce ne sont pas les investisseurs africains, ce sont les investisseurs en général. Si vous améliorez votre cadre réglementaire, si vous améliorez l’environnement d’investissement tout le monde viendra, que ce soit les locaux ou les internationaux. »
Cédric Mbeng veut croire que les perspectives de croissance du continent africain sauront convaincre les investisseurs du monde entier, à commencer par les Africains eux-mêmes.
RFI