L’Afrique du Sud est sous le choc après le meurtre de plusieurs femmes par leur conjoint ces dernières semaines. Le chef de l’Etat a appelé le pays à se mobiliser contre cette violence domestique. Le pays est tristement célèbre pour son niveau élevé de féminicide. Un chiffre : chaque huit heures une femme décède des mains de son conjoint ou de son partenaire. Depuis plusieurs jours, des milliers de message circulent sur les réseaux sociaux sous le hashtag #Menaretrash, « les hommes sont des ordures ».
Ils étaient plusieurs centaines mercredi 17 mai à Soweto à assister à une cérémonie en hommage à Karabo Mokoena, cette jeune femme de 22 ans devenue symbole de la violence contre les femmes. Elle a été tuée par son petit ami qui a ensuite tenté de bruler son corps avant de l’enterrer. Un incident sordide mais loin d’être isolé.
Pas plus tard que le week-end dernier quatre femmes ont été retrouvées mortes, abandonnées sur des terrains vagues de Soweto. Ces meurtres ont mis en exergue une triste réalité : plus de 1 000 femmes décèdent chaque année des mains de leurs conjoints ou de petits amis.
Une réalité à laquelle la société sud-africaine a du mal à faire face. La violence – notamment envers les femmes et les filles – est élevée, amplifiée par des facteurs économiques et le manque de réponse des autorités.
Les associations se plaignent que la violence domestique n’est pas prise au sérieux. Comme des milliers de femmes avant elle, la veille de son meurtre Karabo Mokoena avait tenté de porter plainte auprès de la police contre son petit ami pour s’entendre dire qu’elle devait régler ses problèmes de couple.
RFI