L’Union européenne (UE) n’entend pas laisser le champ libre à la Russie qui étend son influence en Afrique par ses mercenaires interposés. Elle envisage de déployer trois nouvelles missions militaires en Afrique de l’Ouest après la suspension de ses missions de formation au Mali, selon un document du Service européen pour l’action extérieure (SEAE) daté du 25 mai.
Le document révélé par « EUobsever », un site d’information qui se concentre principalement sur la politique des institutions de l’Union européenne, précise que l’UE souhaite installer ces missions au Niger, au Burkina Faso et dans « l’un pays des pays côtiers du Golfe de Guinée ».
Intitulé « Revue stratégique globale de l’EUTM Mali et l’EUCAP Sahel-Mali 2022 » (Holistic Strategic Review of EUTM Mali and EUCAP Sahel Mali 2022), ce document a été adressé par le SEAE, le service qui gère les relations diplomatiques de l’UE avec les pays non membres et mène la politique de sécurité de l’Union, au Comité politique et de sécurité (COPS).
La mission militaire au Niger devrait être la première à être déployée étant donné que les autorités nigériennes ont déjà demandé à l’UE de créer un « centre d’excellence en matière de logistique et de maintenance dans les environs de Niamey », révèle le document.
Tout en précisant que « l’Union européenne souhaite aller au-delà de cette demande pour former, équiper et accompagner les forces armées nigériennes ».
Au Burkina Faso, les autorités ont également demandé la présence d’une mission militaire européenne assurant la formation, l’équipement et l’accompagnement des forces armées locales lors de « discussions techniques ».
Dans le Golfe de Guinée, le document du SEAE évoque la création d’une « empreinte militaire limitée dans un État côtier identifié » qui accueillerait des formateurs militaires de l’UE capables d’effectuer des « missions sur mesure » dans la région, tout en signalant que le projet n’est qu’à ses débuts.
Le document souligne par ailleurs la nécessité de maintenir un « minimum » de présence militaire au Mali pour «ne pas créer un vide qui pourrait être exploité au détriment des intérêts de l’UE ».
Comme on le voit, tout est une question d’intérêt.
PAR SIKOU BAH
Source : Info-Matin