La ministre de la Santé, Mme Diéminatou SANGARE, a affirmé ce jeudi 2 juin devant le Conseil national de Transition (CNT) que ses structures travaillent à aider les cabinets de soins privés à se mettre en règle. Leur fermeture sera la dernière mesure à prendre, a-t-elle assuré.
La ministre défendait devant le CNT deux des textes de son département. Il s’agit des projets de loi sur la loi hospitalière et celle sur la création de l’Agence nationale d’évaluation et d’accréditation des établissements de santé (ANAES).
L’objectif visé par ces textes est de contribuer au renforcement du système de santé de notre pays souffrant de plusieurs dysfonctionnements. Il est donc attendu de chaque loi de corriger dans son domaine des lacunes et faiblesses qui ralentissent l’atteinte des objectifs de santé.
La loi sur l’ANAES qui crée un organisme public veillera notamment à l’amélioration de la qualité et de la sécurité des soins dans les établissements de santé tant du secteur public et privé ; celle sur les hôpitaux se chargera de l’organisation et le fonctionnement des structures sanitaires régies par des textes qui ne sont plus en phase avec l’évolution.
Pour la ministre, l’adoption de ces textes va apporter des solutions à certains problèmes auxquels les structures de santé sont confrontées.
En clair, il s’agit des problèmes d’effectifs de personnel, de plateaux techniques, de structures vétustes, entre autres.
« Le Mali, par exemple, est très loin de respecter le ratio le nombre population par personnel soignant qui est de 6/10000 habitants. Ainsi, le secteur de la santé a un besoin de 35 000 gaps de personnel à combler », a indiqué la ministre de la Santé.
Face à la problématique, elle envisage, en collaboration avec le ministère de l’Économie et des Finances, de faire des recrutements, surtout d’aides-soignants qui se font plus en plus rares dans les centres de santé, malgré leur place si importante dans le circuit des soins.
En outre, Mme Diéminatou SANGARE a souligné la nécessité de revoir la pyramide sanitaire du pays en renforçant la capacité des structures de soins qui ne répondent plus au besoin de l’évolution démographique.
Elle a constaté que les structures de base n’ont pas évolué par rapport à la démographie galopante dans notre.
« Nous allons régler ce problème par le renouvellement de toutes nos infrastructures de santé », a-t-elle déclaré ajoutant que l’État est dans une dynamique d’instaurer un contrat de performance avec les responsables de structures en vue de renforcer la qualité des services.
En ce qui concerne la prolifération des cabinets et cliniques privés, la ministre de la Santé a rassurer que l’inspection de la santé a fait une enquête pour situer les différentes responsabilités.
Déjà, les premiers résultats de cette enquête indiquent qu’il y a plus de 400 cliniques privées qui ne respectent pas les normes, a-t-elle dévoilé.
L’audit reproche essentiellement à ces cliniques le défaut d’accréditation, de licence. De plus, il constate l’exercice de la profession par des individus qui n’ont pas ès qualités.
Contre ce fléau, la ministre envisage d’abord la méthode pédagogique en donnant le temps aux structures concernées de s’améliorer, de se conformer aux textes avant toute autre décision, notamment leur fermeture. Celle-ci, selon elle, sera certainement la dernière mesure.
Également, la ministre a fait savoir que l’Agence nationale d’évaluation et d’accréditation des établissements de santé sera d’une très grande utilité dans la croisade contre des mauvaises pratiques.
Après les débats, le Conseil national de Transition, à l’unanimité de ses membres présents à plénière, a adopté ces deux textes par 106 voix pour, zéro contre, zéro abstention.
PAR SIKOU BAH
Source : Info-Matin