Première mesure de rétorsion : à partir du 30 avril, leurs salaires seront reversés au Trésor public au taux national sans préjudice d’éventuelles sanctions administratives.
tre diplomate, c’est comme être un peu sous les drapeaux, c’est respecter sa hiérarchie, c’est être discipliné, c’est exécuter les ordres sans hésitation ni murmure. Malheureusement, il a été donné de constater ces temps-ci des manquements à ces principes de base chez nombre de nos diplomates accrédités à l’étranger. A tel point que le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale a cru bon de faire une lettre circulaire au ton menaçant en date du 15 avril 2022 pour inviter les brebis égarées à rentrer dans les rangs.
Dans le monde diplomatique, le principe de la rotation est une constante connue de tous. Un jour un tel est en Asie, le demain en Amérique latine et plus tard en Proche ou au Moyen-Orient, voire au département central ou vice-versa.
Ces mouvements participent du dynamisme de l’outil diplomatique au service du développement national. Les anciens diplomates sous les régimes précédents acceptaient de bonne grâce ses mutations et étaient même heureux de vivre de nouvelles expériences, de faire immersion dans d’autres cultures, etc. Ne serait-ce que pour leur propre culture générale.
Malheureusement, cette race de diplomates soucieux du pays, très éthiques, semble en voie de disparition au regard du spectacle affligeant offert par certains de leurs successeurs qui refusent de regagner le bercail après avoir été rappelés en bonne et due forme. Cependant, cet outrage à la hiérarchie ne saurait prospérer davantage.
“Par décret n°2021-0490/PT-RM du 2 août 2021, il a été mis fin aux fonctions de certains agents en service sous vos ordres. Vous rappelons que par messages fax en date du 10 décembre 2021 et du 18 janvier 2022, nous vous demandions de notifier aux agents rappelés les contacts des agences de voyages chargés de leurs rapatriements définitifs. Vous demandons par la présente d’inviter tous les agents concernés de rentrer au pays au plus tard le 30 avril 2022. Passé ce délai, leurs salaires seront versées au Trésor et au taux national”.
Cette lettre circulaire, signée par l’ambassadeur Abdoulaye Tounkara, secrétaire général du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, est on ne peut plus claire. Les récalcitrants ont moins d’une dizaine de jours pour faire leurs valises et regagner Bamako. Faute de quoi, il se verrait priver d’envoi de leurs salaires.
Au demeurant, il n’était pas nécessaire d’en arriver là quand on sait que ce comportement malsain peut plomber les ailes de jeunes carrières.
El hadj A. B. HAIDARA
Source: Aujourd’hui-Mali