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AFFAIRE TARIQ RAMADAN : QUAND LES VALEURS FRANÇAISES TRADITIONNELLES DE LIBERTE, EGALITE ET FRATERNITE EN PRENNENT UN SACRE COUP!

S’il y a une affaire qui défraie la chronique aujourd’hui en France, c’est bien l’affaire Tariq Ramadan. Il ne nous appartient certes pas de juger de la culpabilité ou non de Tariq Ramadan, néanmoins, l’homme doit bénéficier d’un procès juste et sérieux, qui ne se fera qu’au terme des investigations et d’une étude complète du dossier par les magistrats. 

Or aujourd’hui, tous les droits cet homme présumé auteur de viols se trouvent confisquer par ceux-là qui ont la charge de s’occuper de son dossier. Et pour cause ! Le 20 octobre 2017, Mme Henda Ayari a porté plainte contre Tariq Ramadan au Bureau du procureur de Rouen. Pour des raisons inconnues, le fichier a été transféré au Bureau du procureur de Paris. Une deuxième plaignante, puis une troisième, connues sous les noms de “Christelle” et “Marie”, se sont ensuite manifestées avec des allégations similaires. Le 31 janvier 2018, Tariq Ramadan s’est rendu à Paris, de son plein gré, pour se présenter aux enquêteurs.

Il a été immédiatement incarcéré et a depuis été placé en détention provisoire. Dès la première audition, les incohérences et contradictions dans les témoignages des deux premières plaignantes signalées par l’équipe juridique de M. Ramadan ont été ignorées. Ensuite, Tariq Ramadan s’est vu refuser une demande de libération sous caution, alors que l’affaire était encore au stade d’enquête préliminaire. Les magistrats ont rejeté la proposition de la défense consistant en la remise du passeport suisse de Tariq Ramadan, le placement en résidence surveillée avec un dispositif de surveillance électronique et un pointage quotidien à la police. Depuis son incarcération, Tariq Ramadan a été placé en isolement total. Pendant les premiers 45 jours, il a été privé de visites familiales et d’appels téléphoniques, un droit dont jouissent même les criminels de droit commun.

Son courrier a été retenu et censuré sans motif valable. À plusieurs reprises, sa famille et l’équipe juridique n’ont pas été informées de ses transferts à l’hôpital. Les juges d’instruction lui ont refusé l’accès à son propre dossier judiciaire. Sa sclérose en plaques, diagnostiquée depuis 2014, était sous contrôle grâce à un suivi  médical régulier et rigoureux. Depuis son incarcération, l’absence d’un traitement médical approprié a contribué à la progression rapide de la maladie. Même les procédures médicales, telles que le transport en ambulance, n’ont pas été respectées.

Neuf médecins ont confirmé le diagnostic de la sclérose en plaques, y compris le médecin en chef de la prison qui a même affirmé que l‘état de santé de Tariq Ramadan était incompatible avec l’incarcération. Ces rapports ont été mis en doute.

Afin de décider du maintien en détention de Tariq Ramadan, le tribunal nomme un expert chargé de l’examiner. Vingt minutes ont suffi à déclarer que la santé de ce dernier était compatible avec le maintien en détention ! Lorsque cet examen médical a été contesté par l’équipe juridique de Tariq Ramadan, les juges d’instruction ont été contraints d’ordonner un second examen. Leur rapport, initialement attendu le 31 mars, devrait être rendu le 15 avril. En attendant, Tariq Ramadan souffre d’importantes douleurs et éprouve de la difficulté à marcher.

A plusieurs reprises, il a dû se rendre au parloir en fauteuil roulant. Le Consul suisse, qui a rendu visite à son concitoyen en prison, a été choqué par l’état de santé de ce dernier. En effet, il souffre d’intenses maux de tête, d’engourdissement des membres, de violentes crampes, de troubles du sommeil et de la mémoire. C’est pour dénoncer ces conditions que la Cour Européenne des Droits de l’Homme a été saisie par la défense de Tariq Ramadan. Le dossier est actuellement en cours d’instruction auprès de cette instance.

Malgré tous ces recours, la famille de Tariq Ramadan s’inquiète de voir que ses symptômes s’aggravent chaque jour passé en détention. Ce traitement absolument dégradant se poursuit avec des risques de préjudices permanents. Comment Tariq Ramadan peut-il préparer sa défense dans de telles conditions ? Tariq Ramadan a été jugé et reconnu coupable dans les médias avant même que son procès ait commencé.

Les autorités françaises doivent immédiatement libérer Tariq Ramadan pour lui permettre de se soigner et de préparer sa défense dans de bonnes conditions

Le personnage créé par les médias n’a aucune ressemblance avec l’homme largement respecté pour sa personnalité et son intégrité. Les fuites d’informations, la distorsion et la manipulation de faits essentiels dans l’affaire indiquent que le véritable objectif de la campagne médiatique a été de désinformer. Les médias ont omis de signaler les déclarations contradictoires des plaignantes, tout comme ils ont placé sous silence la rencontre, en 2009, entre le magistrat français de haut rang Michel Debacq et la deuxième plaignante “Christelle” à la demande de Caroline Fourest et Antoine Sfeir, reconnus comme étant des islamophobes engagés et des ennemis de longue date de Tariq Ramadan.

Le juge Debacq, qui siège actuellement à la Cour de cassation française, n’a pas révélé son implication antérieure avec “Christelle”. Par ailleurs, de hauts responsables politiques, dont un ancien premier ministre, se sont permis de dénigrer un homme qui n’a pas encore été jugé. Pendant ce temps, plusieurs ministres du gouvernement actuel, accusés de délits similaires, circulent librement sans être inquiétés et sont toujours en fonction. Les plaignantes n’ont avancé aucun élément de preuve pouvant étayer leurs accusations. Elles ont même fait des déclarations contradictoires aux enquêteurs et aux médias.

Mme Ayari affirme qu’elle a cessé de contacter M. Ramadan en 2013. Or, les avocats de la défense ont découvert qu’elle lui avait envoyé près de 300 messages en 2014, soit quinze mois après le viol présumé. Elle a reconnu l’avoir contacté via Facebook dans le but de le séduire et le piéger. La deuxième plaignante, “Christelle” a admis à la police avoir créé de faux comptes sous le nom de Tariq Ramadan afin de diffuser de fausses informations. De plus, même si cette dernière a nié avoir été directement en contact avec Mme Ayari, l’enquête technique montre que les deux femmes ont quatre numéros en commun dont celui de Fiammetta Venner, la compagne de Mme Fourest.

Entre mai et novembre 2017, “Christelle” a appelé ce numéro 116 fois et Mme Ayari 156 fois. La troisième plaignante, “Marie”, était une escort girl du Cheikh Maktoum, Premier Ministre des Emirats Arabes Unis (EAU) et souverain de l’émirat de Dubaï. Par ailleurs, elle a non seulement essayé de piéger une personnalité publique de haut rang, mais aussi d’escroquer son assurance par la déclaration de faux vols. La sœur de “Marie” a contacté Tariq Ramadan en 2014 et l’a averti que sa sœur essayait de le piéger avec un paparazzi, comme elle avait tenté de le faire avec Dominique Strauss-Kahn contre de l’argent au magazine Closer. Il a été constamment et publiquement fait référence à l’appartenance religieuse de Tariq Ramadan, à ses origines et à sa lignée parentale, ce qui soulève de sérieuses questions sur le racisme, la discrimination et l’inégalité dans la société française. Justice ne sera pas rendue en utilisant l’affaire Tariq Ramadan pour attiser les flammes de l’islamophobie ou en se pliant à la politique de l’extrême-droite.

Pour toutes ces raisons, le comité de soutien à Tariq Ramadan pour une justice équitable lance un appel urgent

 Les autorités judiciaires françaises doivent respecter et garantir le droit de Tariq Ramadan à une procédure juridique équitable, complète et juste. Tariq Ramadan est innocent jusqu’à preuve du contraire. Parodie de justice n’est que déni de justice. Les autorités françaises doivent immédiatement libérer Tariq Ramadan pour lui permettre de se soigner et de préparer sa défense dans de bonnes conditions. Si le déni d’une procédure équitable dans l’affaire Tariq Ramadan continue, les citoyens épris de justice concluront que les valeurs françaises traditionnelles de liberté, égalité et fraternité, ne s’appliquent pas à certaines catégories de la population. La France se définira définitivement comme un pays au racisme et à l’islamophobie d’Etat. Les partisans du vivre-ensemble en prendront acte et lutteront, avec toute l’énergie et les moyens nécessaires, contre ces dérives aux relents d’un autre temps. Agissons donc ensemble, pour que l’histoire ne se répète pas…

 

Rassemblés par Adama S. DIALLO

 

Source: Nouvel Horizon

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