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Affaire RAS BATH: Saccage du Tribunal de la Commune IV et mort d’homme : le péché du ministre de la Sécurité

La première grosse bavure du ministre de la Sécurité et de la Protection civile, le général de brigade Salif Traoré, est la mort d’homme consécutive aux manifestations pro-Ras Bath de la semaine dernière. Sa responsabilité est engagée dans l’utilisation d’armes à feu dans le maintien de l’ordre.

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Il fallait vraiment être inattentif pour ne pas comprendre que le procès Ras Bath allait être un cafouillage. Tout le monde le savait ! Ceci, au regard des différents appels à manifestations lancés à la veille sur les réseaux par les proches de la personne mise en cause. Ces réactions et appels à manifestations n’ont nullement mis en alerte les services de la sécurité et de la protection civile à prendre des précautions dès le départ afin d’éviter ce qui est arrivé. Ça n’a pas été le cas !

L’on se pose encore la question à savoir comment les manifestants ont pu s’introduire dans l’enceinte du tribunal pour commettre des dégâts d’une telle ampleur jusqu’à saccager le bureau du président de l’instance judicaire. La réponse est simple. Il y avait un manque criant d’éléments pour un maintien d’ordre digne de ce nom. Les quelques policiers déployés se sont d’abord consacrés à la protection du personnel du tribunal. Ils étaient appuyés par quelques militaires aussi présents, certainement les gardes rapprochés des juges.

Profitant de ce temps d’évacuation du personnel, les manifestants ont mis le feu à des véhicules dans la cour et saccagé à l’intérieur du tribunal. Entre-temps, le renfort, mobilisé dans tous les commissariats proches du tribunal, avait du mal à se positionner sur les lieux. Les pickups de renfort étaient accueillis à coups de pierres par les manifestants partout  où ils pointaient le nez dans les environnants du tribunal.

Et c’est à partir de ce moment que tout a commencé entre forces de l’ordre et manifestants. Les 19 personnes annoncées en détention n’ont été mises aux arrêts qu’après l’arrivée du renfort qui a réussi  à disperser  les manifestations à coups de gaz lacrymogènes. Beaucoup de manifestants avaient aussi abandonné après l’annonce de cas de décès.

Tout ceci, disons-nous, aurait pu être évité si des précautions avaient été prises par les responsables en charge de la sécurité et de la protection civile. Le général de brigade Salif Traoré, ministre de tutelle et premier responsable de ce chaos, devait penser à renforcer le dispositif sécuritaire au tribunal. Ce qui n’a pas été fait ! Un premier péché de ce ministre sympathique et apprécié par beaucoup de Maliens.

Pourquoi des précautions n’ont pas été prises ? Est-ce parce que les consignes du stratège Salif Traoré n’ont pas été respectées par la direction générale de la police, de la protection civile ? Ou tout simplement le ministre n’a eu le flair encore moins des directions rattachées à faire une anticipation ? Ce qui est sûr, nous l’avons échappé bel.

Large appel à manifestation sur les réseaux sociaux

La censure des réseaux sociaux après  les manifestations pro-Ras Bath a été jugée trop tardive et sans effet par l’opinion publique. Le pire serait évité si on avait pensé plus tôt à cette censure. C’est sur le célèbre réseau social « Facebook » que le prévenu Mohamed Youssouf Bathily dit Ras Bath, avait annoncé lui-même son interpellation le lundi 15 août. Ainsi d’autres post ont suivi le lendemain sur le même réseau et sur la page de Ras Bath appelant la jeunesse a une prise de conscience (voir fac-similés).

En clair, et selon beaucoup d’observateurs, ce n’est pas Ras Bath alors en garde-en-vue qui était lui-même en contact avec le monde extérieur. Un proche à lui, indique-t-on, avait accès à son compte et appelait aux manifestations. Ce qui devait aussi attirer l’attention des autorités maliennes.

 

  1. Samaké

Source: Sirène

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