Très calmes et résilients au début, les proches des Sœurs Cissé sont maintenant perplexes suit à l’opposition faite par le procureur général de la Cour d’Appel de Bamako à l’ordre de libération provisoire émis par le pole spécialisé du tribunal de grande instance de la commune VI en faveur des Sœurs Cissé et leur codétenue Sara Yara le vendredi 1er juillet dernier .
Mises en cause dans une affaire de page Facebook dite « Mali Joliden », par le tribunal de la commune IV, il y’a près de deux mois, les Sœurs Cissé (Fati et Ami) et une troisième codétenue Sara Yara sont désormais devant le pole spécialisé antiterroriste du tribunal de grande instance de la commune VI.
Une affaire qui risquera de prendre encore de temps vu sa complexité lorsque la plupart des jeunes dames concernées sont mères de petits enfants (une année au maximum). C’est pourquoi, leur défense a introduit auprès du juge d’instruction en charge du dossier, une requête autorisant de remise en liberté provisoire sous condition des accusées avant la suite du processus. Une chose normale vu que d’autres mises en cause dans la même affaire ont bénéficié de cette liberté provisoire sous condition. Mais la surprise était grande lorsque le procureur général de la Cour d’Appel de Bamako a émis son objection à cette liberté provisoire accordée aux accusées après avis du procureur du pole spécialisé en charge du dossier.
Avant une décision de la chambre d’accusation de la Cour d’Appel de Bamako sur la question, les proches des accusés ont pour leur part manifesté leur émotion quant au sort qui sera réservé aux trois dames. Les interrogations qu’ils se posent sont entre autres : qu’est-ce qu’on reproche concrètement aux trois dames ? Est-ce que cette affaire se résume à une simple affaire de page Facebook ? Pourquoi ne peuvent-elles pas jouir de leur droit à la liberté provisoire comme les autres malgré l’importance des garanties fournies par les familles et les avocats ?
Ayant tout seul deux filles (les sœurs Cissé) parmi les trois retenues, le General Cissé tout en renouvelant sa confiance à la justice de son pays dit être personnellement atteint par son honneur et sa dignité. En bon père de famille, il dit être prêt à se rendre lui-même pour obtenir la liberté de ses deux enfants. Pour sa part, Moussa Kondo a démissionné de son poste de conseiller spécial du président de la république pour être plus à côté de son épouse durant cette période difficile. Convaincu de l’innocence de sa femme, Kondo est se dit impatient que lumière soit faite sur cette affaire.
Issa Djiguiba