Dans son dernier discours, prononcé le 8 septembre 2018, l’ancien chef de l’Etat angolais, José Eduardo dos Santos, avait dit assumer ses « erreurs » passées, sans toutefois préciser lesquelles. Un an après avoir quitté le pouvoir à l’issue d’élections, le septuagénaire affaibli par la maladie cède ce jour-là la présidence du Mouvement populaire de libération de l’Angola (MPLA), le puissant parti-Etat d’inspiration marxiste-léniniste. Le « camarade numéro un » l’a dirigé en même temps que le pays, durant près de quatre décennies, avant de partir en exil politico-médical en Espagne.
Pour son successeur, Joao Lourenço, l’« ennemi numéro un » n’est autre que le népotisme et la corruption incarnés par José Eduardo dos Santos et ses enfants milliardaires visés par la justice depuis qu’il a quitté le pouvoir. Retranché, depuis, dans une luxueuse villa de Barcelone, en Espagne, l’ancien président angolais est mort le vendredi 8 juillet à l’âge de 79 ans. Il était soigné dans une clinique de la ville depuis un arrêt cardiaque le 23 juin.
Sa vie fut rythmée par la lutte armée contre le colon portugais suivie de vingt-sept ans de guerre civile (1975-2002) avant d’entamer la reconstruction du pays avec des milliards de pétrodollars en partie détournés par son clan. Le fil rouge de son parcours n’est autre que le MPLA, dans lequel le jeune et beau militant indépendantiste, né le 28 août 1942 dans un quartier populaire de Luanda, s’engage à peine sorti du lycée. A 19 ans, il entre dans ce mouvement politico-militaire mené par le médecin, poète et héros de la lutte anticoloniale Agostinho Neto, son mentor. Il admire les vers et le courage de cet intellectuel face à la brutalité du régime dictatorial portugais d’Antonio Salazar, qui refuse même l’idée d’une décolonisation de l’Angola.
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