Dans une réaction de belle facture, Idrissa TOURE enrage contre la faiblesse institutionnelle qui a éclaboussé l’affaire Mahmoud DICKO s’interrogeant sur la fin des excuses pour des bourdes évitables. Il relève également la pétaudière que constitue ce dossier dont le Procureur du Tribunal de la Commune V ne se serait jamais saisi sans les éléments de langage de la hiérarchie, alors que des voix s’insurgent contre le fait que ce n’était pas une ‘’décision concertée’’ dans la spirale d’une ‘’ justice «inféodée». Lisez plutôt.
Idrissa Toure : quand la fin des excuses pour des bourdes évitables ?
Jamais, on aurait cru qu’il soit possible de souscrire à tant de faiblesse institutionnelle et les heures passent que l’on ne puisse y penser sans rougir de colère !
Il ne fallait pas y aller si l’on n’était pas assez ferme et déterminé pour faire face à toutes les éventualités. Parce qu’y aller et reculer comme c’est le cas, c’est finir d’achever le peu d’autorité de l’État face à un homme qui se veut ou se croit au-dessus des lois de la république. Quoi qu’il puisse dire dans ses propos, nous voulons croire le contraire.
À croire que ce régime a le don de fabriquer des «intouchables». Un dirigeant faible humilie toujours la république. Parce que l’autorité échappe toujours des mains du faible. Il se veut être ferme ou du moins croit vouloir l’être, mais il ne l’est jamais. Toujours ingénieux à trouver des raisons pour justifier sa faiblesse, il ne trouve point d’occasions pour affirmer une force qu’il n’a pas. Un faible dirigeant ne rougit pas même devant soi à fortiori devant les autres hommes.
Premièrement, le parquet n’aurait jamais agi sans les éléments de langage de la hiérarchie pour qui connait ce Procureur, qui, à ce jour, reste certainement et sans démagogie, le plus intègre d’entre nous. Il n’est ni dans la publicité ni dans le populisme encore moins la justice-spectacle. Il reste, le bon Mianka intègre et fier, toujours prudent face aux dossiers sensibles. S’il n’avait pas été instruit, il n’aurait pas agi de la sorte.
Deuxièmement, jamais la chancellerie n’aurait osé, vu celui dont il était question, sans l’onction de la station primatoriale. Donc, raconter que ce n’était pas «une décision concertée», c’est là une grosse connerie. L’on voudrait la justice «inféodée» comme en ai-je écouté un esprit agité le dire ? N’importe quoi ! Il y a eu une bourde et quelqu’un doit en tirer les conséquences et ça ne doit certainement pas être le pauvre procureur et de toutes les façons, on ne l’acceptera pas.
Maintenant, quid des «excuses présentées» ? Mais de quoi l’on se mêle ? Un citoyen malien reçoit une invitation de la part de la justice de son pays, on trouve cela grave au point de lui présenter des excuses ? C’est incroyable ! Voilà pourquoi il est dit de nos us et coutumes que tout le monde ne peut être chef. Confier la chefferie à certains qu’ils la rabaisseront. Le désir d’un faux honneur fait quelques fois des héros imaginaires. Vous avez en face des gens libres et indépendants par vices plutôt que par vertus; des gens dont l’ambition a aveuglé l’esprit et s’est rendue maîtresse de l’âme; des gens convaincus que seuls le désordre et la violence mèneront au château et qui de ce fait, se révoltent contre tout ce qui porte à leurs yeux une apparence d’autorité; au lieu de leur opposer la force de l’autorité pour que l’ordre règne quoiqu’il advienne, jusqu’à ce qu’ils comprennent qu’on a tout à perdre dans leurs façons de faire; qu’on ne souffrira pas seuls du désordre, mais eux et leurs proches également, etc.; au lieu d’agir de la sorte, on recule comme pour les encourager. Et voilà qu’ils montent les enchères ! Fasse Dieu que s’ils valent mieux que vous, qu’ils vous prennent le pouvoir !
Ils valent peut-être mieux que vous qui passiez votre temps à présenter des excuses. En moins d’une semaine, on a rabaissé 3 fois la république : d’abord, devant la France, ensuite devant le Rwanda, le lundi et devant un national aujourd’hui. À chaque niveau, on a dépêché quelqu’un présenter des excuses pour des bourdes. Allons-nous passer notre temps à nous excuser pour des bourdes évitables ?
Idrissa Touré (Facebook)
*le titre est de la rédaction
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