Selon le New York Times, le prince Mohamed Ben Salmane a parlé d’utiliser « une balle » contre le journaliste qu’il ne cessait pas de critiquer le régime.
Le New York Times apporte dans ses éditions de jeudi de nouvelles révélations concernant l’assassinat de Jamal Khashoggi. Selon le quotidien new yorkais, le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, a affirmé en 2017 qu’il irait jusqu’à utiliser « une balle » contre le journaliste saoudien si celui-ci continuait de critiquer le royaume.
Le journal cite des responsables américains et étrangers, actuels et anciens, ayant accès à des rapports des services de renseignement. Ces propos ont été tenus lors d’une conversation entre le prince héritier et l’un de ses proches, Turki Al-Dakhil, qui a été interceptée par les services américains.
Dans l’échange, Mohammed ben Salmane affirme que, si Jamal Khashoggi ne rentrait pas en Arabie de son plein gré, il faudrait le faire revenir de force. Le prince dit alors être prêt à le faire « avec une balle ».
Ces révélations interviennent alors que les services de renseignement américain passent au peigne fin plusieurs années de communications téléphoniques et par SMS du prince. S’ajoutant aux soupçons qui pèsent déjà sur Mohamed Ben Salmane, elles mettent la pression sur Donald Trump.
Une loi oblige Donald Trump à se prononcer
Le président américain doit en effet dire, vendredi au plus tard, au Congrès américain, qui il juge responsable du meurtre de Khashoggi. Un groupe de sénateurs américains, républicains et démocrates, a activé une loi obligeant le président à dire dans un délai de 120 jours quels ressortissants étrangers il considère responsables de cet assassinat.
Interrogé sur cette obligation, le porte-parole de la diplomatie américaine, Robert Palladino a répondu jeudi que le gouvernement américain avait déjà sanctionné mi-novembre 17 responsables saoudiens. Or parmi ces derniers, aucun haut dirigeant saoudien n’a été mis en cause.
L’administration Trump a toujours affirmé ne pas disposer de preuve irréfutable de l’implication directe du dirigeant saoudien. Le Sénat, contrôlé par les républicains, a pourtant adopté une résolution jugeant le prince héritier « responsable » du meurtre. Les sénateurs ont été informés à l’automne des conclusions de la CIA.
De son côté, la rapporteure spéciale de l’ONU sur les exécutions extrajudiciaires a affirmé jeudi détenir des « preuves » montrant que le meurtre avait été « planifié et perpétré par des représentants de l’Etat d’Arabie saoudite ».
Source: leparisien