Comme l’avait déclaré en 2014, un certain Moussa Mara devant les députés de l’Assemblée nationale, le ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Mme Oumou Touré, face à la presse malienne et internationale, a dit niet à une démission réclamée par des Maliens. Cela suite à l’incident désormais dénommé «l’affaire de l’écharpe ». Lequel a été provoqué par Mme MinetouWallet Bibi de Kidal, présidente des femmes de l’Azawad, pendant les travaux des premières assises des femmes du Mali. La bonne dame a tout simplement été évacuée de la salle Awa Keïta de l’Assemblée nationale, face à son insistance de porter son écharpe aux couleurs de leur utopique république de l’Azawad.
Cet acte de provocation a défrayé la chronique à travers les réseaux sociaux et dans la presse locale qui sesont approprié le dossier. Acculée par les critiques et pour se défendre, le ministre en charge de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille a donc décidé d’apporter sa part de vérité pour couper court certains commentaires. C’était lors d’une conférence de presse qu’elle a animée lundi, à la Maison de la Presse. Le ministre Oumou Touré avait à ses cotés des collaborateurs immédiats, dont le secrétaire général du département, Mohamed Attaher Maïga. Face à la presse, Oumou CAFO a soutenu que son département n’a jamais convié des ‘’Azawadiennes’’ à ces assises, mais plutôt des Maliennes. Selon elle, les femmes de Kidal sont aussi des Maliennes. Cependant, elle a souligné que c’est à la justice de prendre ses responsabilités pour sanctionner cette faute.
Avant tout propos, le ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille a félicité la presse, les internautes et certains citoyens préoccupés par l’unité du Mali, pour avoir su jouer leur rôle de veille citoyenne. Mme Oumou Touré a ensuite présenté ses excuses les plus sincères au peuple malien suite à cet acte provocateur dont le Mali n’a pas besoin en ce moment précis, où le chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Keïta, avec son leadership politique, cherche à assurer la paix et la réconciliation dans notre pays. Défendant l’identité malienne de la provocatrice de l’Azawad, la ministre conférencière a fait savoir que Mme MinetouWallet Bibi est Malienne de son état, détentrice du passeport malien n°B0943885 établi le 15 avril 2015 valable jusqu’au 15avril 2020. Donnant sa version sur l’incident qui s’est déroulé à l’Hémicycle, elle a indiqué que c’est seulement lorsque les participantes et participants se mettaient en place pour attendre l’arrivée du Président de l’Assemblée nationale que le secrétaire général du MPFEF et certains de ses collaborateurs ont constaté une écharpe aux couleurs douteuses. A ses dires, face au refus catégorique de la dame et malgré l’intervention de la députée de Kidal pour la persuader de se débarrasser de son écharpe, le secrétaire général n’a eu d’autre choix que de la faire sortir de la salle Aoua Keïta et de la Cour de l’Assemblée nationale. OumouCafo a précisé que c’est un agent du ministère qui a, dans un véhicule du département, conduit la dame à son lieu d’hébergement. Et d’ajouter que depuis, elle n’a plus participé aux assises. Elle s’est engagée fermement pour éviter des incompréhensions pouvant écorcher la sensibilité des citoyens.
Se prêtant aux questions des journalistes, la ministre Touré a d’abord noté que ce dossier n’est pas un cas isolé. Aussi, elle a soutenu de n’avoir pas été à aucun moment interpellé par le Premier ministre sur cette affaire. Selon elle, le terme Azawad est très clair dans la tête des Maliens. A cet effet, la ministre a déclaré ceci:«On a fini avec ce concept. Après la conférence d’entente nationale, ce mot ne doit plus choquer. Le peuple malien a tranché et s’est mis d’accord que l’Azawad ne signifie qu’une aire géographique. Ce n’est pas un Etat. Mais un coin comme le Djitoumou ».
Face à l’appelle à sa démission, la ministre Touré, visiblement énervée et prise de panique,s’est laissée emporter par la passion. Au lieu de confier son sort à Dieu, au Président IBK et au Premier ministre, elle a préféré faire parler son en ces termes : « je ne vais pas démissionner. Je suis Malienne comme tout le monde. Appeler les Maliennes pour des assises nationales, discuter, faire la médiation, écouter les femmes, leurs sensibilités, trouver des solutions à un processus en cours, si cela doit me valoir une démission, je pense que je ne la ferai pas. Mon intention, c’est de recoudre le Mali et que les femmes participent au processus de paix. Les Nations Unies ont peu reproché à notre pays le manque de femmes aux instances de prise de décision de l’accord pour la paix. Je n’ai pas appelé des femmes de l’Azawad. J’ai appelé des Maliennes avec des cartes didentité nationale. Jai donné des noms de maliennes à la Minusma pour participer aux assises des femmes du Mali. Je n’ai pas appelé des femmes de l’Azawad ». Soutenant toujours sa thèse, elle a souligné que le principe de l’indivisibilité du Mali ne se discute pas. OumouCafo a fait comprendre que Kidal est une partie intégrante du Mali. Avant d’ajouter: « J’ai fait appel à une femme de Kidal. Je n’ai pas fait appel à une femme de l’Azawad. Je n’ai pas tenu les assises sur le principe de l’Azawad. J’ai ouvert mon atelier avec l’hymne national du Mali pour des négociations sociales».
Une autre question des journalistes était relative à la sanction à infliger à la provocatrice. En réponse, la ministre s’est rabattue sur les autorités judiciaires. Selon elle, si une Malienne faute, ce n’est pas le ministère de la Femme, de l’Enfant et de la Famille qui en est responsable. Elle a indiqué que la justice doit prendre toute ses responsabilités. « Le rôle de mon département est social et de contribuer à l’apaisement du climat social », a maintenu Oumou Touré.
Jean Goïta