Chassé, le départ du ministre de la Défense et des Anciens Combattants, Soumeylou Boubeye Maïga, n’a pas donc suffit à calmer l’ardeur du Fonds Monétaire International (FMI), qui ne décolère toujours pas. Pour cause, le représentant résident du fonds à Bamako, Antoine Hock de Bec, a annoncé la décision de son Institution à maintenir le gèle des 3 milliards de Fcfa proposés au décaissement pour ce mois de juin. Or, le hic est que le FMI est l’éclaireur des autres PTF. Dès qu’il suspend sa coopération, les autres emboitent ses pas. Faut-il craindre le pire ?
Par cette décision, le FMI entend manifester sa désapprobation dans l’exécution de certaines dépenses, qui tranche avec les engagements préalablement pris. Il s’agit de l’achat contesté de l’avion présidentiel d’une valeur de 20 milliards de Fcfa et le contrat relatif à la fourniture d’équipements militaires. Ce contrat sulfureux a été conclu en novembre 2013 entre le Ministère de la défense et des anciens combattants et la société ‘’Guo Star Sarl’’, pour un montant de près de 70milliards de Fcfa.
Pour le FMI, l’acquisition de l’avion présidentiel et des équipements dits militaires n’est pas couverte par le secret de défense. Ce sont des marchés qui pouvaient être ouverts à concurrence. Ces deux transactions suscitent des suspicions, notamment l’intermédiation de la société ‘’Guo star Sarl’’ dans la transaction, comme fournisseur du Ministère de la défense et des anciens combattants.
« Pourquoi une société intermédiaire ? Le ministère de la défense…peut importer directement avec des fournisseurs étrangers sans avoir besoin d’un quelconque intermédiaire» dit Antoine Hock de Bec, le représentant spécial du FMI au Mali. Qui ajoute que, « le gouvernement malien a donné une garantie de 100 milliards de Fcfa pour permettre à l’importateur de se financer». Et selon lui, c’est cette garantie qui n’a pas de base légale dans la loi des finances.
Il ressort donc de l’analyse d’Antoine Hock de Bec que ces deux marchés ne remplissent pas les conditions pour être couverts de vernie de secret de défense, encore moins des conditions d’extrême urgence pour être extrait des dispositions d’appel à concurrence. Signalons que dans le cas de la fourniture de certains équipements, notamment militaires, et dans des conditions d’extrême urgence, une disposition légale donne la latitude au gouvernement malien de se dérober de certaines exigences dans la passation de marchés publics, telle que la soumission d’un marché à un appel d’offre. Mais selon, le représentant spécial du FMI au Mali, cet argument est contestable. Car dit-il, « tout matériel qui n’est pas strictement militaire peut être soumis à un appel d’offre ».
Du coup, la somme de près de 3 milliards de Fcfa qui devaient être décaissée par le FMI au profit du Mali, ce mois de juin, a été suspendu jusqu’à nouvel ordre, ou du moins jusqu’à ce que le gouvernement malien fournit des arguments solides pour dissiper le flou.
A suivre !
La Rédaction
Source: Tjikan