Lors de la conférence de presse de la restitution de sa mission d’information à Paris, Bruxelles et aux Etats-Unis, le ministre Mahamadou Camara a répondu à Bakary Togola, président de l’Assemblée Permanente des Chambres d’Agriculture du Mali(APCAM) qui, comme rapporté par nos confrères de ‘’l’Indicateur du Renouveau’’, lors de la journée commémorative du Lait avait, malencontreusement, laissé entendre que « les Maliens doivent abandonner cette petite partie du territoire aux rebelles pour s’occuper du reste du pays car, cette portion de terre ne nous apportera pas grand-chose ».
Bakary Togola, selon notre interlocuteur n’a fait que dire tout haut ce que de nombreux Maliens pensent tout bas. Surtout ceux qui estiment que la situation de Kidal est en train de freiner le développement du Mali.
Mais, fraichement rentré de mission, le ministre Mahamadou Camara n’est pas allé par le dos de la cuillère en répondant aux propos de Bakary Togola. « C’est vrai que c’est un tonton, mais ces propos ne sont pas responsables. Une partie du Mali ne sera abandonnée à qui que ce soit », a-t-il dit.
L’accord de coopération militaire au lieu d’un accord de défense avec la France
Le ministre de la Communication, s’est aussi prononcé sur la question de l’accord de défense que le Mali est sur le point de signer avec la France, lors de sa rencontre avec la presse mardi dernier.
Sur la question, le ministre s’est confondu en justifications. D’abord, il a laissé entendre qu’au lieu d’un accord défense, le Mali va signer un accord de coopération militaire avec la France. Ce qui estdiffèrent d’un accord de défense. Aussi, il a indiqué que la signature devrait avoir lieu le 27 mai dernier car le ministre Français de la défense Jean-YvesLedrian devrait se rendre à Bamako pour parapher cet accord. Mais les derniers évènements survenus à Kidal ontcarrémentchangé le calendrier.
Selon lui, au lieu d’un accord de défense, le Mali allait parapher un accord de coopération militaire avec la France le 27 Mai.Un accord, selon lui, différent des précèdents accords que la France a eu à signer par le passé avec certains pays africains. Lequel contiendrait tout un cadre juridique.
Ces propos du ministre, selon certains observateurs constituent seulement un jeu de mot car l’accord de coopération en question n’est nullement différent de l’accord de défense que la France voulait signer avec le Mali.
Aussi, pour la signature de cet accord, la première date retenue était le 20 janvier, date anniversaire de la création de l’armée malienne et du départ du dernier soldat français du Mali. Une signature reportée sous la pression de la population qui a exprimé sa désapprobation pour cette date symbolique pour la souveraineté du Mali.
Ainsi, la date du 25 mai, le jour de l’Afrique a ensuite été choisie. Mais les évènements récents survenus à Kidal ont changé le calendrier. Mais lors de sa sortie médiatique, le ministre Camara a laissé entendre que n’eurent été ces évènements, cet accord aurait été signé le 27 mai. Une manière pour lui peut-être de dédouaner le gouvernement du Mali, taxé de choisir les dates symboliques pour la signature de cet accord.
L’ancien ministre Hamadoun Touré, à quel titre ?
Lors de sa mission d’information à l’extérieur, le ministre Mahamadou Camara était, tout au long de son périple à Paris, Bruxelles et aux Etats-Unis, accompagné par l’ancien ministre de la communication sous la transition, Hamadoun Touré.
Selon lui, au cours de cette mission, il était accompagné par le ministre Hamadoun Touré qui agit en tant que personne ressource pour le compte du gouvernement, pour l’appuyer au niveau de la communication. Selon lui, il a été lui-même ministre de la communication. Aussi, c’est un ancien cadre des nations unies qui a participé à plusieurs missions de maintien de la paix en Angola, en Côte-d’Ivoire et au Congo. Une personne sur laquelle, il dit s’être beaucoup inspiré lors de cette mission. Et dont l’appui va d’ailleurs continuer dans ce sens.
La présence de l’ancien ministre de la communication sous la transition aux côtés du ministre Camara a donné lieu à plusieurs interprétations. Certains estiment qu’il était là pour faire l’interprète pour le ministre dont les connaissances en langues nationales seraient limitées. D’autres ont plutôt estimé qu’il s’agit d’un ancien ministre de la communication dont le passage à la tête de ce département n’a laissé aucune trace indélébile. Aussi, en tant que porte-parole, il n’a jamais pu porter haut la parole du gouvernement à des moments où le Mali jouait son avenir sur la scène internationale. Ce qui aurait d’ailleurs conduit à sa mise à la touche avant qu’il ne soit nommé comme conseiller spécial du Premier ministre pleins pouvoirs, Cheick Modibo Diarra.
Une personnalité qui a montré ses limites en matière de communication que l’on cherche à maintenir dans les rouages du pouvoir, ajoutent nos interlocuteurs.
Rassemblés par Georges Diarra
Source: Tjikan