Tout est parti lorsque le désormais pensionnaire de la Maison Centrale d’Arrêt de Bamako avait déclaré sur un plateau télé, avec véhémence, que le dossier concernant cette affaire de l’achat de l’avion présidentiel et de l’acquisition des équipements militaires a été classée sans suite par la Cour suprême.
Cette déclaration avait provoqué une levée de bouclier au sein de la population malienne obligeant ainsi le Procureur général près la Cour suprême, Mamadou Timbo, de sortir de sa réserve dans un flash spécial de la chaine nationale au cours duquel il a apporté un démenti formel à cette information. Il a précisé que le dossier n’est pas classé car les enquêtes sont en cours.
Cette sortie du Procureur général Timbo a été, semble-t-il, le déclic parce que dès le lendemain, l’ancien Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga ainsi que plusieurs personnalités ont été convoqués par la Chambre criminelle de la Cour suprême pour être auditionnés sur cette affaire. Ainsi, à l’issue de son audition, Boubèye a été placé sous mandat de dépôt. Quelques temps après, l’ancienne locataire de l’hôtel des finances, Mme Bouaré Fily Sissoko, a été, à son tour, placée sous mandat de dépôt à l’issue de son audition.
Rappelons que le dossier fait suite à un rapport d’audit de 2014 du Bureau du Vérificateur Général qui avait relevé des irrégularités financières estimées à plusieurs milliards de francs sur l’achat de l’avion présidentiel et de l’acquisition des équipements militaires.
Notons qu’au moment des faits, Soumeylou Boubèye Maïga occupait le portefeuille de la Défense et des Anciens combattants. Aussi, plusieurs autres personnalités sont citées dans cette affaire.
Les prochains jours seront déterminants dans cette affaire, surtout que les Maliens suivent de très près les cas de détournements des fonds publics qui ont émaillé la gouvernance du défunt régime.
Boubacar PAÏTAO
Source: Aujourd’hui-Mali