La chambre d’accusation de la Cour d’appel de Bamako a encore rejeté, vendredi 26 Janvier, la demande de liberté provisoire de Amadou Haya Sanogo, formulée par ses avocats. Cela, pour la deuxième fois après son rejet du 14 novembre 2017. Cependant, la même institution judiciaire a levé l’obligation du contrôle judiciaire sur Ibrahim Dahirou Dembélé et accordé une liberté provisoire pour raison de santé à Yamoussa Camara . « Nous saluons cette décision qui contribue au bon exercice de la justice, mais il est désormais urgent que le procès puisse reprendre, plus d’un an après son renvoi», nous a dit le Président de l’AMDH, non moins conseil de la partie civile, Me Moctar Mariko
Bien avant la décision de la chambre d’accusation, levant l’obligation de contrôle judiciaire sur le Général Ibrahim Dahirou Dembélé et accordant une liberté provisoire pour raison de santé à Yamoussa Camara , sur les réseaux sociaux on évoquait la mise en liberté provisoire du chef de la junte de Kati et ses 17 coaccusés. Les juges de la Cour d’Appel en ont décidé autrement.
Poursuivis pour « enlèvement de personnes, assassinat et complicité », Amadou Haya Sanogo et la plupart de ses co-accusés doivent encore attendre pour pouvoir regagner leur famille. Car, la chambre d’accusation de la Cour d’Appel de Bamako en toute indépendance a rejeté la demande de liberté provisoire, introduite par les avocats de la défense.
Cette décision ne surprend guère l’autre partie, notamment les avocats de la partie civile. Me Moctar Mariko, qui estime que compte tenu de la gravité des faits qui leur sont reprochés, de la qualité des prévenus et des menaces et intimidations qu’ont subies les victimes lors du procès à Sikasso, cette décision contribue à garantir des conditions satisfaisantes pour la suite de la procédure et la reprise attendue du procès.
Par rapport à la déclaration de sa consœur, Me Mariam Diawara (de la défense) au cours de l’audience du vendredi, affirmant avoir obtenu de lui un accord sur la libération provisoire de Amadou Haya Sanogo, Me Mariko balaie du revers de main cette information. « Il s’agit là du mensonge du siècle inventé et construit par cette doyenne du barreau malien à court d’inspiration. En effet, en ma qualité de président de l’AMDH, j’ai répondu favorablement à une demande d’audience des femmes des accusés. Au cours de cette rencontre il n’a jamais été convenu entre la défense et la partie civile de la libération de Sanogo, plutôt nous avions évoqué la lenteur de la reprise du procès » a-t-il affirmé avant de préciser qu’autant la défense est pressée pour la reprise du procès, cela constitue aussi leur souhait le plus ardent.
« Si la chambre d’accusation a levé le contrôle judiciaire de Dahirou Dembélé, ex chef d’état-major des armées et a accordé une liberté provisoire pour des raisons de santé à M.Yamoussa Camara, ministre de la défense et des anciens combattants au moment des faits en 2012. A la différence des autres prévenus, tous deux ne sont poursuivis que pour leur complicité présumée. Toutes les mesures devront être prises pour garantir leur comparution au procès. Ce maintien en détention est une bonne nouvelle, mais les victimes et nos associations constituées parties civiles ne peuvent comprendre les raisons qui retardent la reprise du procès. Cette reprise est attendue par l’ensemble des parties, car en plus de répondre à l’attente des victimes, elle permettrait aussi de juger les accusés dans un délai raisonnable», a déclaré Me Moctar Mariko, avocat des victimes et président de l’AMDH.
Selon certaines sources, des négociations seraient en cours auprès des familles des bérets rouges afin qu’elles acceptent de classer cette affaire. D’ailleurs pour consolider cette démarche, le processus de vote de la loi sur l’office national pour les Pupilles de la République fut accéléré au niveau de l’Assemblée Nationale.
D’autres détails dans notre prochaine livraison.
Bokoum Abdoul Momini
Le Sursaut