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Affaire des 1000 tracteurs du président IBK : le Parena demande au Vérificateur général de se saisir du dossier

Les ténors du Parti pour la renaissance nationale (Parena) étaient face à la presse le vendredi 9 octobre 2015 à la Maison de la presse. Comme on pouvait s’y attendre, le scandale des 1000 tracteurs offerts le 22 septembre dernier aux paysans par le président IBK était le plat de résistance des échanges entre les hommes de medias et le conférencier Tiébilé Dramé, non moins président du Parena.

amadou ousmane touré verificateur general anti corruption controle vg vegalIls étaient nombreux, le vendredi soir, militants du Parena et du reste de l’opposition, à prendre d’assaut la grande salle de conférence de la Maison de la presse. Au présidium, il y avait Tiébilé Dramé, avec à ses côtés le secrétaire général, Djiguiba Kéita, alias PPR.

 « Le Parena maintient que l’opération des 1000 tracteurs est une histoire d’un délit d’initié, d’un marché de gré à gré déguisé effectué en violation flagrante de toutes les règles régissant les marchés publics. C’est aussi l’histoire de surfacturations grossières et de rétro commissions. Devant le silence assourdissant du gouvernement, le Parena invite le Vérificateur général à ouvrir une enquête impartiale pour faire toute la lumière sur cette affaire afin que  les tracteurs soient payés par l’État à leur juste prix », c’est là la substance des propos de Tiébilé Dramé sur la rocambolesque affaire des 1000 tracteurs du président IBK destinés aux paysans maliens. Des tracteurs dont la remise symbolique a eu lieu le 22 septembre 2015. Le Parti du bélier blanc dit attendre encore la réaction du gouvernement par rapport à ses révélations et que le tract qui a circulé dans la presse la semaine dernière ne saurait être un argument démocratique en la matière pour un gouvernement.

Le leader du Parena a abordé d’autres sujets de l’actualité, comme la perte depuis un certain 4 septembre 2013 du capital de sympathie et de crédibilité dont le Mali avait bénéficié auprès de la communauté internationale. La faute à des dérives de gouvernance. Tiébilé Dramé a encore réitéré que lorsque le président IBK venait au pouvoir le 4  septembre 2013, le drapeau malien flottait à Kidal, mais depuis la visite aventureuse d’un certain Moussa Mara, notre pays a perdu une grande partie de sa souveraineté sur le Nord.

La conséquence de cette situation, est l’Accord d’Alger issu de ce déséquilibre de force, qui créé de facto le fédéralisme au Mali. Un fédéralisme qui n’existe nulle part dans le monde, ni en Allemagne, ni en Espagne, dit-il. Parce que « dans cette nouvelle fédération du Mali, les  Régions-États seront dirigées par des présidents élus au suffrage universel direct qui sont à la fois chefs du législatif, de l’exécutif et de l’administration. Or la démocratie repose sur la séparation des pouvoirs et la décentralisation  est synonyme d’organisation des contre-pouvoirs locaux. Cette concentration des pouvoirs, unique au monde, porte les germes de tensions entre les communautés, de conflits et d’instabilité ».

73 voyages à l’extérieur en 2 ans

Le président du Parena n’a pas passé sous silence la patrimonialisation de la gouvernance, jamais égalée dans notre pays avec la famille dans toutes les sphères de l’Etat.

Sur l’équipement de l’armée malienne, le Parena se gondole devant les déclarations du président de la République dans l’interview ayant marqué le 2e anniversaire de son pouvoir quand il parle de tenues militaires et de chaussettes pour ‘’ le défilé’’, au lieu des armes qui puissent permettre à nos soldats de faire face au défi.

Le parti n’arrive pas à trouver une explication au fait que les budgets maous alloués à la Défense ces trois dernières années (168 milliards FCFA en 2013, 199 milliards FCFA en 2014 et 281 milliards FCFA en 2015) contrastent avec la réalité de nos forces de l’ordre sur les théâtres des opérations.

Aussi, au moment où les Maliens triment et souffrent d’une cherté de la vie, le budget alloué à la présidence de la République monte en crescendo. De 9 milliards FCFA en 2014, l’allocation budgétaire de la présidence est passée en 2015 à 14, 6 milliards FCFA. Un budget plus gros que celui réuni des 10 grands hôpitaux du pays. Le Mali est devenu un pays où les scandales se succèdent dans l’impunité, croit savoir Tiébilé Dramé.

Le Parena sollicité pour rentrer dans le gouvernement

La gabegie financière du régime actuel est aussi à l’aune des voyages effectués à l’extérieur par le président de la République. 73 en 2 ans contre seulement 8 à l’intérieur. Pour le Parena, beaucoup de ces voyages sont tout simplement inutiles et budgétivores.

Concernant le gouvernement, Tiébilé Dramé a confirmé que son parti a été consulté pour y figurer, mais il a choisi de rester dans l’opposition.

Actualité oblige, une minute de silence a été observée à la mémoire des pèlerins maliens morts à Mina le 24 septembre 2015. Le Parena réitère son appel à publier le nombre et la liste complète des victimes de cette tragédie. « C’est la moindre  des choses que l’on peut attendre d’un gouvernement », a souligné le président Dramé.

Pour finir, Tiébilé Dramé a martelé que « malgré les menaces et les injures orchestrées par la cellule noire installée à Koulouba à coup d’argent public, le Parena ne se laissera pas intimider. Parti républicain, résolument engagé dans l’opposition, il continuera son combat démocratique pour le relèvement et la renaissance du Mali. Depuis deux ans qu’il est au pouvoir, le président de la République a instauré une gouvernance patrimoniale qui, si on ne prend garde, conduira à la privatisation de l’État et mènera le pays au mur. Nous l’invitons à changer de cap, à sortir de l’autisme et entendre les angoisses et les inquiétudes qui montent de partout. Pour préserver la paix sociale, pour sauver la République et le pays, nous l’invitons à mettre fin aux scandales et aux dérives qui ont jusqu’ici jalonné sa gouvernance ».

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