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Affaire de Kidal: Mara devant la haute cour de justice ?

Sur la table de l’Assemblée nationale depuis 2014, l’hémicycle a finalement, ordonné, le vendredi dernier, l’ouverture d’une enquête judiciaire contre l’ancien Premier ministre Moussa MARA, dans l’affaire de sa visite controversée en mai de la même année. Une résolution a été adoptée dans ce sens par les députés par 90 voix pour, 03 contre et 09 absentions. En plus de Moussa Mara, l’ancien chef d’état-major des armées, le général Mahamane TOURE, doit aussi comparaitre devant la justice, pour ce titre au moment des faits. Ces deux personnalités doivent répondre à des faits graves relatifs à l’assassinant et la disparition de militaires et même de fonctionnaires de l’État suite aux événements survenus les 17 et 21 mai 2014, consécutives à sa visite à Kidal.

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Vendredi dernier, les députés de l’Assemblée nationale ont enfin planché sur les dossiers de l’ancien président de la république, Amadou Toumani Touré, en exil à Dakar, et de l’ancien Premier ministre Moussa Mara.
Si ATT a été blanchi faute de preuves matérielles, dans dossier de « crime de haute trahison », l’ex-PM doit répondre devant la Haute cour de justice concernant les événements survenus à Kidal, le 17 et 21 mai 2014.

Rappel de fait
Après sa nomination, l’ex-premier ministre, Moussa MARA, a entrepris des visites dans plusieurs régions du pays, notamment au nord, en mai 2014. Kidal, dont le statut restait toujours flou malgré la signature d’un accord de paix et de réconciliation entre le gouvernement et des groupes armés qui contrôlaient cette partie, la visite du ministre MARA, en mai 2014, a tourné au drame. Pour cette mission, Moussa MARA était accompagné de plusieurs membres du gouvernement, des responsables des services centraux de l’État, des responsables des structures régionales de l’État. Elle les a conduit à Gao puis à Kidal où la mission a été attaquée par des groupes rebelles, djihadistes, terroristes. Le bilan de cette attaque a été lourd : des militaires et des fonctionnaires de l’État à savoir des sous-préfets et préfets ont perdu la vie sans compter les dégâts matériels importants causés à des édifices de l’État dans la ville de Kidal. Ces scènes, d’une rare violence contre des personnalités politiques et administratives du pays qui, se sont déroulé au gouvernorat de la région ont eu lieu le 17 mai 2014. Comme la réponse du berger à la bergère, 3 jours plus tard l’armée malienne organise la riposte contre les groupes qui ont attaqué la mission du Premier ministre. À cet effet, le 21 mai, l’armée nationale prend l’initiative, comme pour défendre un honneur bafoué, d’attaquer les groupes armés qui avaient entre temps occupé le gouvernorat, symbole de l’État. Une opération qui s’est soldée par une défaite cuisante des nôtres : conséquence de cette riposte, l’armée nationale perd le contrôle de la ville de Kidal. Dans sa débandade, elle laisse derrière elle, plusieurs véhicules et autres matériels militaires avec de nombreuses victimes.
Pour le Premier ministre d’alors, Moussa MARA, cette visite n’avait d’autre objectif que d’aller s’enquérir des conditions de vie et de travail des fonctionnaires et des populations de Kidal, il en avant procédé dans d’autres régions avant. Pour cette visite, Moussa MARA a toujours martelé à qui veut l’entendre que sa décision n’était pas unilatérale. Elle avait été prise en accord non seulement avec les autorités du Mali, mais aussi l’assentiment de plusieurs personnalités de la MINUSMA, tout comme des ambassadeurs.
À l’époque, selon lui, personne n’a contesté ‘’le bien-fondé de notre visite. Les gens n’ont fait que d’appréhensions, de soucis. Nous leur avons dit qu’à notre compréhension, il ne devrait pas y avoir de souci. Nous venons aider, nous venons améliorer’’.
Que reproche-t-on à Moussa MARA ?
La commission spéciale de l’Assemblée nationale mise en place pour faire la lumière sur ces événements du17 et du 21 mai 2014, après l’analyse des écoutes, recommande au gouvernement d’ouvrir une enquête judiciaire contre l’ex-Premier ministre, Moussa MARA, pour avoir pris une décision qui ne relève pas de sa compétence politique, notamment celle d’engager le pays dans une guerre. En effet, selon le rapport de la commission, Moussa MARA, après les incidents du 17 mai 2014, a engagé nos forces armées contre les groupes rebelles et alliés. Toute chose s’étant soldée par un bain de sang à défaveur de notre armée.
«La réponse de l’État sera à hauteur des agissements des groupes armés qui ont attaqué ma mission dans la ville de Kidal», avait-il lancé.
Le rapport reproche à l’ex-PM d’avoir fait à sa tête, et de n’avoir suivre les consignes qui ont été données à la derrière minute, lui indiquant clairement de ne pas conduire sa délégation à Kidal au moment où il était à Gao.
Selon les écoutes menées par la commission, Moussa MARA avait été dissuadé par des autorités militaires et certains services de renseignement de ne pas continuer la mission sur Kidal, à cause de risques d’affrontements.
Au regard de ces considérations, selon la commission spéciale d’enquête, Moussa MARA mesurait bien les dangers de cette visite qui s’est terminée en queue de poisson. Par conséquent, elle a estimé que l’ex-Premier ministre doit répondre de ces faits de même que l’ex-Chef d’état-major général des armées, Mahamane TOURE.

Par Sikou BAH

 

Source: info-matin

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