C’est aujourd’hui que la justice est appelée à se prononcer sur la demande de liberté provisoire en faveur de l’ex-putschiste, Amadou Haya Sanogo et ses 17 coaccusés dans la disparition de 23 bérets rouges dont les corps ont été retrouvés il y a 4 ans dans un charnier à Diago dans les environs de la ville de Kati. Pour leurs avocats dont Me Konaré, « la justice ne peut que libérer le général Sanogo et ses camarades puisque le délai de détention de 3 ans fixé par le code de procédure pénale est totalement dépassé ». Le débat se fera devant la chambre d’accusation de la Cour d’appel. « La demande de la liberté provisoire a été déposée depuis le mois de juillet dernier », a rappelé Me Konaré qui regrette qu’il a « fallu la grève de faim pour qu’on enrôle notre requête ». « Qu’on ne vienne pas nous évoquer la situation dans le pays. On a libéré les bérets rouges pendant la transition. Ce que veut dire absence d’institutions ».
La semaine dernière, les 17 codétenus de l’ex junte d’Amadou Haya Sanogo de 2012, accusés d’assassinat de 21 bérets rouges retrouvés dans un charnier à Diago dans les environs de Kati, ont entamé une grève de la fin. Cette manifestation semble avoir fait de résultats puisque la justice va se prononcer aujourd’hui sur leur demande de liberté provisoire.
D’ailleurs, la grève de faim a commencé à entamer leur santé. Déjà, un d’entre eux en la personne de l’adjudant-chef Fousseini Diarra, a été hospitalisé mercredi dernier au CHU du Point G. Ses proches confirment que son état a nécessité une intervention chirurgicale. Le lendemain, il a été ramené au camp 1 de la gendarmerie de Bamako. Les épouses des détenus confirment que certains de leurs maris sont déjà affaiblis par la grève de faim. Leur porte-parole, Madame Dembélé Madina Sissoko, épouse de l’ancien chef d’état-major des armées Dahirou Démbélé, a expliqué sur les ondes de Studio Tamani qu’ « avec l’âge et les maladies comme le diabète et la tension artérielle, nos maris souffrent ». Elle a ajouté que le secrétaire général du ministère de la Justice a rencontré les avocats des grévistes, mais les choses n’ont pas évolué puisque les résultats des tests ADN faits sur les corps des 23 bérets rouges retrouvés dans un charnier à Kati ne sont pas toujours disponibles. Pourtant, le ministre garde des sceaux a promis de les rendre en fin de mois dernier tout comme le parquet de Bamako de tenir le procès au cours du premier trimestre de l’année en cours. Le procès avait démarré brièvement en novembre 2016 et a dû être reporté justement pour mauvaise organisation notamment pour l’absence de tests ADN.A travers cette grève de la faim, les prévenus veulent dénoncer la lenteur de la procédure judiciaire et l’expiration du délai légal de détention préventive. Tous les regards sont tournés ce matin vers la Cour d’appel de Bamako.
MD
Source: L indicateur du renouveau